Le candidat de la droite conservatrice est arrivé largement en tête du premier tour disputé ce dimanche, suivi du candidat de la gauche progressiste.
Les instituts de sondages avaient vu juste pour cette première élection présidentielle organisée dans le pays depuis l’accord de paix signé en septembre 2016 entre le gouvernement du président sortant Juan Manuel Santos et la guérilla marxiste des FARC désormais démobilisée.
Avec 39,14 % des suffrages exprimés, le candidat de la droite dure, Iván Duque, avocat formé notamment en droit international économique aux Etats-Unis, a en effet nettement remporté le premier tour du scrutin présidentiel, en grande partie grâce au soutien du sénateur et ancien président ultra-conservateur Álvaro Uribe, resté très populaire et porteur d’un discours fort critique envers l’accord de paix avec les FARC.
Le candidat de la gauche alternative, Gustavo Petro, économiste de formation, ancien guérillero du M-19 et ancien maire de la capitale colombienne Bogotá, est arrivé en deuxième position avec 25,08 % des suffrages exprimés, ayant réussi à séduire de nombreux jeunes et membres des catégories populaires urbaines avec un discours anti-establishment axé sur la défense de l’accord de paix, l’écologie et les réformes sociales.
L’enjeu des reports de voix
Dans la perspective du second tour de cette élection présidentielle marquée par une polarisation idéologique entre droite et gauche inédite en Colombie et qui aura lieu le 17 juin prochain, beaucoup va dépendre de la capacité d’Iván Duque et Gustavo Petro à rallier les suffrages des électeurs qui ont choisi un autre candidat, plus modéré, ce dimanche lors du premier tour.
Sergio Fajardo, mathématicien de formation et ancien maire de Medellín, la seconde ville du pays qu’il a profondément transformée, a recueilli 23,73 % des suffrages en prônant la réconciliation nationale à travers notamment le dépassement du clivage gauche-droite et le soutien à l’accord de paix avec les FARC.
Germán Vargas Lleras, candidat de centre-droit, vice-président de la République jusqu’en mars de cette année, n’a rassemblé que 7,28 % des suffrages exprimés en dépit du soutien de nombre de caciques provinciaux et de la « machinerie » politique traditionnelle.
Humberto de la Calle, ancien vice-président lui aussi et surtout négociateur en chef de l’accord de paix avec les FARC, personnalité respectée mais peu charismatique, n’a pas convaincu non plus et n’a recueilli qu’à peine 2,06 % des suffrages exprimés lors de ce premier tour.
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