L’opposition conteste avec virulence les résultats provisoires des élections de dimanche dernier qui tendent à donner la victoire au président sortant Evo Morales.
Premier Amérindien à diriger la Bolivie, le socialiste Evo Morales (photo de Une) au pouvoir depuis 2006 a perdu un référendum organisé en 2016 pour lui permettre de se représenter à l’élection présidentielle pour un 4e mandat mais il y a tout de même été autorisé par la Cour Constitutionnelle puis par le Tribunal Suprême Electoral, considérés dès lors par l’opposition comme inféodés au pouvoir.
Les principaux opposants et notamment l’ancien président centriste Carlos Mesa ont donc mis en doute la crédibilité et l’impartialité du Tribunal Suprême Electoral (TSE) avant même le scrutin présidentiel du dimanche 20 octobre et la confusion dont a fait preuve cet organisme dans la divulgation des résultats a provoqué la colère de leurs partisans.
En effet les premiers résultats fournis par le TSE dimanche soir indiquaient qu’Evo Morales serait contraint de disputer un second tour incertain mi-décembre contre Carlos Mesa, avant que la divulgation des résultats soit interrompue durant 24 heures puis qu’à partir de lundi soir la tendance s’inverse au profit du président sortant qui pourrait être élu dès le premier tour.
L’opposition dénonce avec force ce que Carlos Mesa qualifie de « fraude scandaleuse » et depuis lundi des heurts violents entre ses soutiens et les forces de l’ordre se produisent dans plusieurs villes boliviennes où des locaux du Tribunal Suprême Electoral ont été incendiés.
Les observateurs de l’Organisation des Etats Américains (OEA) ont fait part de leur « préoccupation » et de leur incompréhension quant à la manière dont les résultats sont comptabilisés et diffusés par le TSE, dont l’un des vice-présidents en désaccord avec ses collègues a démissionné.
A la demande d’Evo Morales l’OEA a accepté de réaliser un audit du processus électoral mais elle a recommandé ce mercredi la tenue d’un second tour de scrutin, compte tenu des soupçons existant quant à de possibles irrégularités et du caractère très serré des résultats connus qui portent sur près de 97 % des bulletins de vote.
L’incertitude demeure et la tension reste élevée dans le pays où Evo Morales a déclaré l’état d’urgence, le président sortant dénonçant à présent une tentative de « coup d’Etat » fomentée par l’opposition et appelant ses partisans à « défendre la démocratie » par une « mobilisation pacifique et constitutionnelle ».
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