La presse brésilienne accable le président après son passage au journal télévisé le plus regardé du pays ce lundi 22 août.
Interviewé pendant quarante minutes par les journalistes Renata Vasconcelos et William Bonner dans le cadre du Jornal Nacional de Globo TV, Jair Bolsonaro a multiplié les contre-vérités au rythme de « un mensonge toutes les trois minutes » selon O Estadão de São Paulo.
Ainsi, le président d’extrême-droite a nié avoir insulté des membres du Tribunal Fédéral Suprême, alors que l’an passé il avait traité les hauts magistrats Luis Roberto Barroso et Alexandre de Moraes d’ « idiot », « imbécile », « fils de pute » pour le premier et de « canaille » pour le second.
Après que le journaliste lui eut rappelé ses propos tenus en public, Jair Bolsonaro a concédé que « la température était montée », tout en assurant que sa relation avec Alexandre de Moraes, à la tête du Tribunal Electoral Supérieur depuis une semaine, était désormais « apaisée ».
Au pouvoir depuis 2019 et candidat à sa réélection en octobre prochain pour un second mandat de quatre ans, le président sortant a aussi réitéré les attaques infondées qu’il lance régulièrement contre la fiabilité du système de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996.
Des mises en causes dont la vacuité a été démontrée à maintes reprises par les institutions fédérales en charge du bon déroulement des élections mais que Jair Bolsonaro a renouvelées en évoquant à nouveau les soupçons d’une hypothétique fraude visant à l’écarter du pouvoir.
En outre, questionné sur ses menaces récurrentes de ne pas reconnaître le verdict des urnes lors du scrutin présidentiel d’octobre, il a une nouvelle fois semé le doute à ce sujet en affirmant qu’il respecterait le résultat des élections mais à condition qu’elles soient « propres et transparentes ».
Par ailleurs, le chef de l’Etat brésilien a nié avoir retardé l’achat de vaccins contre le Covid-19, alors même qu’une commission d’enquête parlementaire a établi qu’en 2021 les propositions de la firme Pfizer étaient restées durant trois mois sans réponse de la part du gouvernement qu’il dirige.
Très critiqué pour sa gestion de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 680 000 morts au Brésil et son absence de compassion, Jair Bolsonaro s’est irrité lorsqu’il lui a été demandé s’il regrettait d’avoir imité un malade manquant d’air et il a assuré avoir été solidaire des victimes.
Alliances politiques, attaques de ses partisans contre les institutions, corruption dans son gouvernement, ingérences de sa part au sein de la Police fédérale, situation économique, déforestation en Amazonie sont d’autres sujets sur lesquels le président brésilien a été interrogé.
Bien que l’écart tende à se réduire, Bolsonaro reste largement devancé dans les enquêtes d’opinion par Lula avec respectivement 32% et 47% des intentions de vote au premier tour selon un sondage de l’institut Datafolha publié le 18 août.
Principal adversaire du chef de l’Etat sortant, l’ancien président (2003-2010) de gauche Luiz Inácio Lula Da Silva sera interviewé à son tour ce jeudi 26 août dans le cadre du Jornal Nacional de Globo, journal télévisé dont l’audience est la plus importante au Brésil.
Retrouvez ici l’interview complète de Jair Bolsonaro durant le Jornal Nacional de TV Globo réalisée lundi 22 août 2022.
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