Les autorités brésiliennes refusent les 20 millions de dollars proposés par les dirigeants du G7 pour lutter contre les incendies qui ravagent les forêts amazoniennes.
« Ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe » a déclaré ce lundi Onyx Lorenzoni, numéro 2 du gouvernement du président d’extrême-droite Jair Bolsonaro.
« Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises » a-t-il aussi affirmé à propos du président français, ajoutant que « le Brésil est une nation démocratique, libre et n’a jamais eu de comportements colonialistes et impérialistes comme c’est peut-être l’objectif du Français Macron ».
Jair Bolsonaro lui-même a indiqué qu’il ne pouvait « accepter qu’un président, Macron, lance des attaques déplacées et gratuites contre l’Amazonie, ni qu’il déguise ses intentions derrière l’idée d’une ‘alliance’ de pays du G7 pour ‘sauver’ l’Amazonie, comme si c’était une colonie ».
Le ton ne cesse de monter et les noms d’oiseaux volent depuis plusieurs jours entre les autorités brésiliennes et le président français à la suite de l’initiative prise par ce dernier d’évoquer les incendies de forêt en Amazonie lors du sommet du G7 organisé ce week-end à Biarritz (Guyaweb du 23/08/2019).
A l’issue du sommet lundi 26 août ont été annoncées une « initiative pour l’Amazonie » et une aide de 20 millions de dollars aux pays de la région destinée à envoyer des bombardiers d’eau pour lutter contre les incendies qui ravagent actuellement leurs forêts et sont provoqués par les effets combinés de la sécheresse et d’une déforestation en très forte augmentation.
« Personne n’a besoin d’une nouvelle initiative sur l’Amazonie » a répliqué le chef de la diplomatie brésilienne Ernesto Araujo en précisant qu’il y a déjà des mécanismes « pour financer le combat contre la déforestation et pour reforester », alors que la Norvège et l’Allemagne, principales contributrices du Fonds Amazonie lancé en 2008 sous l’égide de l’ONU, viennent pourtant de suspendre leurs financements car elles s’opposent à la politique environnementale du gouvernement Bolsonaro accusé de favoriser la déforestation (Guyaweb du 17/08/2019).
Dimanche la ministre des Outre-mer et des élus guyanais avaient aussi suggéré la création d’un fonds international chargé de « lancer des actions de lutte concrètes (…) contre les feux de forêt et pour le reboisement » de l’Amazonie, une proposition dénoncée en Guyane comme « un acte de communication » montrant l’incohérence entre le discours et les actes des autorités françaises (Guyaweb du 26/08/2019).
2 commentaires
Bonjour
Je suis Guyanais de passage mais mon indignation me semble solitaire…que penser de l offre de Macron pour le bresil et les simagres avec le President de la Ctg alors que la foret Guyanaise se fait defoncer par les orpailleurs illegaux et que rien n est fait pour un devellopement harmonieux du pays (tourisme, biodiversite….)
C est bien ce que fait M. Goudet mais c’est dans les urnes qu il pourra devenir une voix de la Guyane.
Ce n’est pas l’amazonie qui a mis le feu (si j’ose dire) aux poudres entre la France et le Brésil.
Quand Bolsonaro a été démocratiquement élu, Macron a dit qu’il allait continuer à entretenir des relations avec le Brésil mais « dans le respect de la démocratie ». Il aurait mieux fait de fermer sa g… plutôt que d’insinuer sur la scène internationale que La démocratie était compromise du fait de l’avènement de Bolsonaro au pouvoir.
Macron a été peu diplomate et franchement idiot de commencer ainsi, surtout que les Brésiliens voient la France comme un pays sur le déclin, raison de plus pour mal accepter ces remarques perçues comme paternalistes et déplacées