Comme en 2017, le Brésil débute la nouvelle année sous le choc d’une mutinerie massive dans l’une de ses prisons surpeuplées.
Neuf prisonniers sont morts brûlés vifs – dont deux ont aussi été décapités – et une vingtaine ont été blessés ce lundi 1er janvier dans le complexe pénitentiaire d’Aparecida de Goiânia, capitale de l’Etat de Goiás dans le Centre-Ouest du Brésil, après une mutinerie qui s’est également traduite par la fuite de 242 prisonniers dont 99 étaient toujours en cavale dans la soirée du mardi 2 janvier.
La mutinerie a débuté par des affrontements entre des prisonniers appartenant au Primeiro Comando da Capital (Premier Commando de la Capitale, basé à Sao Paulo) et au Comando Vermelho (Commando Rouge, basé à Rio de Janeiro), les deux plus grandes organisations criminelles du Brésil qui étendent leurs ramifications dans tout le pays et profitent de l’extrême surpopulation des prisons brésiliennes pour y développer leur influence.
La population carcérale du géant sud-américain a en effet plus que doublé depuis douze ans et elle était la troisième du monde en 2016 avec 726 712 prisonniers selon les chiffres officiels cités par le quotidien O Globo, alors que la capacité carcérale du pays n’était que de 368 049 places et que les prisons sont pour la plupart insulabres, une situation mise à profit par les groupes criminels qui pilotent leurs activités – le trafic de drogues principalement – à partir de celles-ci.
C’est ainsi qu’un rapport du Conseil National de la Justice cité par O Globo et réalisé après une inspection du complexe pénitentiaire de Goiânia en novembre 2017 y qualifiait les conditions de détention de « déplorables », avec 1153 détenus pour seulement 468 places disponibles dans la « colonie agro-industrielle » où s’est produite la mutinerie du lundi 1er janvier et un manque criant d’équipements – salles de lecture, de sport, de travail, de cours… – pour les prisonniers qui bénéficient pourtant d’un régime de semi-liberté.
Depuis un an, la lutte féroce que se livrent le Primeiro Comando da Capital et le Comando Vermelho pour le contrôle des prisons brésiliennes a déjà fait plus d’une centaine de morts et a été marquée par plusieurs tueries massives avec des atrocités entre détenus, comme en janvier 2017 lors de la mutinerie dans la prison de Manaus, capitale de l’Etat d’Amazonas, qui avait fait 56 morts.
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