Sept Etats du bassin amazonien réunis ce vendredi à Leticia en Colombie se sont entendus pour améliorer la coordination régionale et la prévention des crises environnementales.
Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou et Suriname étaient représentés lors de ce mini-sommet de crise qui s’est tenu vendredi 6 septembre dans la ville de Leticia à l’extrême Sud-Est de la Colombie à la « tri-frontière » avec le Brésil et le Pérou, alors que de gigantesques incendies ravagent actuellement une partie des forêts de l’Amazonie brésilienne et bolivienne.
Les sept Etats amazoniens présents à Leticia ont signé un accord visant à « renforcer la coordination pour la mise en valeur des forêts et de la biodiversité ainsi que pour lutter contre la déforestation » et à cet effet ils sont convenus d’établir « des mécanismes de coopération régionale et d’échange d’informations qui permettent de combattre les activités illégales portant atteinte à la conservation de l’Amazonie ».
Affirmant leur volonté d’améliorer « la participation des peuples indigènes et tribaux et des communautés locales au développement durable » du bassin amazonien, les Etats participants ont annoncé la mise en place d’un « Réseau amazonien de coopération » pour « coordonner et articuler les systèmes nationaux de prévention » des désastres naturels et faire face aux « urgences d’ampleur régionale comme les incendies à grande échelle ».
Si comme l’a souligné le président péruvien Martin Vizcarra l’objectif est de dépasser les accords bilatéraux existant et d’aller « beaucoup plus loin » que les « déclarations de bonne volonté » , la coopération entre Etats bute sur les clivages politiques et idéologiques qui traversent la région.
C’est ainsi qu’outre la Guyane française le Venezuela n’était pas représenté à ce mini-sommet auquel le gouvernement socialiste du président vénézuélien Nicolas Maduro, taxé de dérive autoritaire par la plupart de ses homologues, n’avait pas été invité.
L’autre grand absent était le président brésilien d’extrême-droite Jair Bolsonaro retenu au Brésil pour raisons de santé, dont la politique environnementale accusée de favoriser la déforestation de l’Amazonie et les incendies est très critiquée.
Intervenant par visio-conférence Jair Bolsonaro a réaffirmé sa volonté de défendre la souveraineté de l’Amazonie et de la développer, rejetant la participation de pays tiers à la résolution de la crise environnementale actuelle utilisée selon lui pour nuire à l’image du Brésil et de son gouvernement.
Les sept Etats participant au sommet de Leticia ont toutefois insisté sur l’importance de se mettre d’accord sur des mesures de long terme pour préserver le bassin amazonien et le Pacte pour l’Amazonie signé ce vendredi est un premier pas en ce sens.
7 commentaires
parmi les mesures à court, moyen, et long termes destinées à soulager la déforestation en Amazonie: arretons d’importer en France (métropole et Guyane) du soja sud-americain et des viandes sud-américaines. Faisons pousser nous-mêmes nos protéagineuses en France et en Guyane, mangeons en petites quantités de la viande de qualité d’animaux qui sont nés et qui ont grandi en France et en Guyane.
Pourquoi est-ce que la Guyane ne s’y représentait pas, ni ne fut représentée par la ministre d’Outremer?
pourquoi Rodolphe Alexandre n’y était pas ?
Il est important de souligner que ce sont les pays de l’OTCA, l’Organisation du traité de coopération amazonienne regroupant les pays ayant en commun la forêt amazonienne. . La mission de l’OTCA est de préserver l’Amazonie et de gérer ses richesses.
La Guyane n’en fait pas partie car à mon avis la France n’est pas considérée comme un pays d’Amazonie. Pour beaucoup en Amérique du sud, la notion de région française hors frontière hexagonale est davantage apparentée à une notion de colonie.
La France a été admise comme membre observateur de l’OTCA en 2004 et devait être représentée par le Conseil régional de Guyane, comme c’est le cas pour l’Association des Etats de la Caraïbe. Mais de fait ce sont des diplomates du quai d’Orsay qui se sont imposés, indisposant tant les élus guyanais que les autres Etats, représentés eux par des présidents élus. La France avec Nicolas Sarkozy a été invitée au sommet de l’OTCA à Manaus en 2009, mais celui-ci du coup a été boycotté par la plupart des Etats à l’exception du Brésil et du Guyana. Les élus guyanais devraient voir si la loi Letchimy sur la diplomatie régionale des outre-mers leur permettrait désormais d’y participer ès-qualités.
Sur ce dossier, comme sur beaucoup d’autres,
l’autonomie, à l’instar de celle qui prévaut en Polynésie, nous aurait permis d’adhérer l’OTCA, et ainsi, faire prévaloir les intérêts de la Guyane, sur son espace amazonien.
Nous avons raté le coche en 2010. Ne nous égarons pas en conjectures et indignations, et mettons en capacité d’accéder le plus rapidement possible au régime d’autonomie qui régleraient beaucoup de questions dont la réponse est institutionnelle, donc politique..
Le régime de l’assimilation, celui de l’article 73, génère l’irresponsabilité, des contraintes majeures et constitue un obstacle à notre émancipation.b
Jeanpipi82
Bienvenu au club des changeurs de statut, mais un régime d’autonomie ne réglerait absolument rien en soi, sans des réformes approfondies des règles de la représentativité.
Cette histoire de l’OCTA en est un exemple : sérieusement, que ferait l’actuelle majorité régionale dans une organisation censée de lutter pour la préservation de l’environnement là-bas ? (cf leurs désirs de mines, barrages, conflits d’intérêts etc)