Sous les feux des projecteurs pour leurs actions coup-de-poing lors du mouvement social de mars-avril notamment l’occupation de la Direction de l’agriculture, les marchés spontanés en pleine rue ou encore la préfecture aspergée de caca-cochon, les Jeunes agriculteurs continuent de lancer des actions. Le week-end prochain ils organisent la 11e édition du Salon régional de l’Agriculture (SAREGA) en partenariat avec le Groupement Régional des Agriculteurs de Guyane (GRAGE)
Le point après le mouvement social avec Jean-Hubert François, exploitant de banane plantain et président des Jeunes agriculteurs, une association qui compte 250 adhérents répartis sur quatre cantons (Saint-Laurent, Iracoubo, Mana et Cacao).
Comment se porte l’agriculture après le « printemps guyanais » ?
Ca va de mieux en mieux car les aides européennes se débloquent pour l’installation du jeune agriculteur à savoir sa modernisation. C’est une enveloppe octroyée d’un montant de 150 000 euros pour de l’investissement, dont la subvention est de 75 %. Ce fut un des points de blocages durant le mouvement car cette subvention était accompagnée d’une cession de créances. Il faut savoir que le jeune agriculteur n’a pas les moyens financiers, la trésorerie, donc cette subvention d’installation est un vrai levier, sans oublier la dotation de 50 000 euros aux jeunes agriculteurs. Mais après déforestation, implantation de l’exploitation, il ne reste plus grand chose au jeune agriculteur. C’est pourquoi nous réfléchissons à obtenir une aide financière mensuelle sur quatre voire cinq ans afin que le jeune agriculteur travaille à temps plein sur son exploitation au lieu de travailler à mi-temps faute de rentrée d’argent.
Selon vos propos, il faudrait donc une nouvelle alternative pour que le jeune agriculteur soit financé à 100 % ?
J’ai envie de dire oui. Les montants paraissent conséquents car les investissements sont aussi importants mais quand vous avez un terrain en pleine forêt primaire, parfois sur une piste isolée, sans électricité, sans eau, où tout est à faire… Il faut investir sur le jeune agriculteur sur le long terme. Dans l’Hexagone le jeune agriculteur se voit octroyer un prêt bonifié et dispose du dispositif «top-up jeune» (iI s’agit d’une revalorisation des Droits à paiement de base, ndlr) afin qu’il puisse subvenir à ses besoins tous les mois. C’est pourquoi nous demandons à minima le même dispositif pour conforter une installation des jeunes agriculteurs.
Une de vos actions est l’organisation du Salon régional de l’agriculture (SAREGA) qui se déroulera ce week-end, les 21 et 22 octobre à Matiti. A quoi doit s’attendre la population guyanaise?
C’est une édition sur l’agriculture et ses métiers d’avenir. Un jeune qui est au lycée agricole ne devient pas forcement agriculteur mais peut devenir technicien puis ingénieur. Le champ de l’agriculture est vaste et c’est ce qui est mis en avant lors du SAREGA. D’autres intervenants seront présents comme la Caisse Générale de Sécurité Sociale ou un organisme bancaire, un assureur, etc… Evidemment seront présents les acteurs de l’agriculture, il y aura 125 exposants dans différents secteurs comme celui de la transformation ou de la production. La coopérative Bio Savanne proposera aussi ses produits issus de l’agriculture bio. Le salon sera un marché péyi : 100 % local.
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1 commentaires
ce qui est vraiment important pour aider – voire: sauver – nos agriculteurs et éleveurs, c ‘est d acheter LOKAL ! Même si le prix est davantage élevé, il faut vraiment acheter ce qui est produit ici au péyi. Mieux vaut manger moins de viande mais de la viande de qualité, produite chez nous ! Même chose pour les poissons car il y en a plein d’espèces différentes qui sont délicieux à consommer, et il faut soutenir les pêcheurs artisanaux.