Les stations-services de Guyane, fermées depuis mercredi 31 janvier à minuit suite à un appel à la grève illimitée du Groupement des gérants, vont rouvrir ce jeudi midi. Les chefs d’entreprises du secteur ont obtenu des services de l’Etat la revalorisation escomptée de leur marge détaillant. Celle-ci passera progressivement de 11,04 centimes d’euro actuellement à 14,50 centimes par litre de carburant vendu début mars.
« Je souhaite rassurer la population guyanaise, les stations vont rouvrir ce midi de manière sereine et pérenne. » Au bout du fil, Lydia Chand, présidente du Groupement des gérants de stations-service de Guyane, a le timbre satisfait.
Son groupement vient en effet d’obtenir la revalorisation de la marge détaillant par litre de carburant vendu, au terme d’un mois de janvier marqué par trois mobilisations.
Le 8 puis le 17 janvier, les gérants avaient déjà fermé symboliquement leurs entreprises, réclamant une revalorisation de leur marge en adéquation avec l’inflation et l’évolution des charges sociales ces onze dernières années, date de la dernière revalorisation obtenue par la profession.
La marge des stations-services de Guyane est aujourd’hui de 11,04 centimes d’euro par litre de carburant vendu. Les gérants demandaient une revalorisation à hauteur de 14,50 centimes par litre. En somme, d’être alignés sur la Martinique où leurs homologues ont obtenu un accord pour une revalorisation de leur marge il y a plusieurs mois, celle-ci passant de 12 centimes par litre d’essence vendu à 14,50 centimes.
Ce jeudi 1er février, les gérants guyanais ont obtenu gain de cause à l’issue d’une troisième fermeture des stations débutée mercredi 31 janvier de manière illimitée. Une rencontre avec le préfet avait lieu hier soir et une annonce par communiqué a été faite ce matin par le représentant de l’Etat. Celle-ci « répond aux exigences du groupement des gérants » nous confirme Lydia Chand.
Ces derniers ont obtenu une hausse totale de 2,43 centimes, faisant passer leur marge de 11,04 à 13,47 centimes d’euro par litre de carburant. Cette revalorisation sera cependant progressive.
« Pour la première fois depuis plus de 10 ans, la marge de détail des carburants routiers (supercarburant et gazole) a été revalorisée le 1er février de + 1,255 €/hL. À la demande du groupement des gérants de stations-service de Guyane et au regard des éléments comptables transmis, une revalorisation complémentaire de + 1,175 €/hL sera présentée dans le courant du mois de février à l’observatoire des prix, des marges et des revenus de Guyane pour une entrée en vigueur au 1er mars prochain« , indique la préfecture dans son communiqué.
Cette progression de la marge correspond à l’augmentation du Smic depuis 2013.
Photo de Une : les stations-services de Guyane vont rouvrir ce jeudi midi suite à l’obtention par les gérants de la revalorisation de leur marge © Guyaweb
1 commentaires
« « Je souhaite rassurer la population guyanaise,… »
Ah oui, on est content ! On a été pris en otage et on va devoir sortir de notre poche ces 2,43 centimes en plus par litre dès mars.
Bavarde Mme Chand mais elle ne communique pas sur les salaires des gérants, ni sur la progression des volumes de vente de carburant ces 10 dernières années.
Dans les autres dom, les volumes de vente ont augmenté d’environ 40% depuis 2010, la hausse est même sans doute plus forte en Guyane vu notre démographie.
Donc au moins 40% de vente en plus, ça couvre plus que largement la hausse du smic et autres prétextes bidons.
En fait la profession observe attentivement l’évolution du marché automobile et ces revendications de hausse des marge de détail coïncident avec le léger ralentissement du parc automobile thermique en faveur de l’électrique aux Antilles Guyane. Avec la fin des voitures neuves à moteurs thermiques en 2035, le cartel entend profiter de la décennie à venir pour faire son gras pour l’hiver sur le dos de ceux qui faute de moyens, ne passent pas à l’électrique. Encore une fois, ce sont les classes les plus défavorisées qui seront les victimes de ce racket, en complicité avec l’État (dès que rien ne sort de sa poche, il est vite partant).
Alors qu’en métropole le marché de l’électrique se déploie grâce à un dense réseau de bornes, et que dans les autres doms, l’exiguïté des territoires favorise le passage aux VE, en Guyane, le réseau de borne est toujours symbolique, et quoiqu’il en soit, les distances à parcourir imposeront le maintient de l’utilisation de véhicules à carburant pour encore très longtemps.
On imagine dès lors que le cartel (gérants + distributeurs) doit sabrer le champagne en ce moment ! C’est le jackpot !