Yvane Goua, Jean-Victor Castor et Lenaïck Adam, sollicités à maintes reprises afin de répondre à nos questions en vue du second tour des élections législatives ce samedi 18 juin, n’ont pas donné suite. Davy Rimane, candidat dans la seconde circonscription, est le seul à s’être prêté à notre interview, à (re)lire ici en accès libre. Toutefois, dans un souci de transparence, nous publions les questions envoyées aux trois autres candidats.
Arrivée en tête du 1er tour des élections législatives parmi 18 candidats en lice à la députation, Yvane Goua, 42 ans, soutenue au second tour par La France Insoumise, figure de proue et militante de l’association Trop Violans, a recueilli 20,77 % des suffrages exprimés dans la 1ère circonscription englobant huit communes : Camopi, Cayenne, Matoury, Régina, Rémire-Montjoly, Roura, Ouanary, Saint-Georges.
Elle a remporté la moitié de ces huit communes dont deux gros bastions – Cayenne et Matoury – et elle est arrivée troisième à Rémire-Montjoly, autre important réservoir de voix.
Celle qui était encore inconnue dans le paysage médiatique s’est propulsée devant les caméras à partir de 2018, comme fervente opposante contre le projet de la Montagne d’Or puis comme contestataire de la gestion de la crise sanitaire liée au Coronavirus (Guyaweb du 12/06/2022).
Condamnée en février 2022 en appel à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende pour « injure publique en raison de l’origine » (lire Guyaweb du 22/02/2022), Yvane Goua a annoncé récemment sur les ondes de Guyane La 1ère avoir « 9 convocations pour le 5 juillet ».
Nous l’avons sollicitée à plusieurs reprises pour des entretiens en vue du 1er et du 2nd tour des élections législatives, des sollicitations restées sans réponse de sa part.
Hier, mercredi midi 15 juin, Guyaweb s’est rendu dans le QG de campagne d’Yvane Goua situé dans le quartier de Bonhomme à Cayenne.
La candidate à la députation nous a déclaré :
« Guyaweb n’est pas ma priorité,
vous ne vous êtes pas donné les moyens de me joindre
et je n’ai pas le temps à deux jours [du 2nd tour, ndlr] » (Yvane Goua)
Toutefois, Guyaweb lui a envoyé hier après-midi par courriel les questions de l’interview, à lire ci-dessous. A l’heure où nous publions ces lignes, Yvane Goua ne nous a encore pas répondu. Dont acte.
| Nos questions à Yvane Goua |
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Guyaweb : Parmi les 18 candidats en lice dans la 1ère circonscription vous êtes arrivée en tête avec 3122 voix, 5,48 % des inscrits, 20,77 % des exprimés devant Jean-Victor Castor et Boris Chong-Sit. 1) Pensiez-vous arriver en tête devant des candidats investis par des partis tels que Boris Chong-Sit (Guyane Rassemblement) ou Line Létard de l’union PSG, Guyane Ecologie, Walwari ? 2) Pour le second tour, plusieurs partis comme le PSG et NFG, appellent à voter pour M. CASTOR. Par voie de communiqué le PSG appelle à voter pour M. Castor car il « porte les valeurs et la vision que nous défendons pour la Guyane, et partage nos orientations politiques sur l’avenir de la Guyane ». Que vous inspirent ces déclarations ? 3) A peine un électeur sur quatre est allé voter au premier tour : que faire face à ce désengagement démocratique et quelle légitimité tire-t-on d’une élection massivement délaissée par les citoyens ? Comment mobiliser les abstentionnistes (plus de 41 000 abstentionnistes dans votre circonscription) ? 4) Dans la 1ère circonscription, l’élection s’est jouée dans trois communes : Cayenne, Matoury et Rémire-Montjoly. Vous remportez les suffrages à Cayenne et Matoury. Vous arrivez troisième à Rémire-Montjoly remportée par Boris Chong Sit (781 voix). Que dites-vous aux électeurs de Boris Chong-Sit à Rémire-Montjoly ? Avez-vous reçu le soutien de candidats éliminés au premier tour ? 5) La question statutaire de la Guyane vers plus d’autonomie est l’épine dorsale de votre programme. Quelle est votre position personnelle sur le statut de la Guyane ? Etes-vous pour l’indépendance de la Guyane ? Si non, quelles sont les compétences qui doivent selon vous être transférées de Paris à Cayenne ? Si vous êtes élue, comment comptez-vous procéder en tant que députée pour prendre part à ce processus d’évolution statutaire ? 6) Les Accords de Guyane de 2017 prévoient le transfert de 250 000 hectares de foncier aux collectivités territoriales et 400 000 hectares aux peuples autochtones. Cinq ans après, cela n’a toujours pas été acté (voir Guyaweb du 25/03/2022). Comment comptez-vous agir pour débloquer le sujet ? Les termes des Accords de Guyane sur le foncier vous satisfont-ils ou est-ce insuffisant ? 7) Le pouvoir d’achat sera certainement parmi les premières mesures sur lesquelles vous pourriez avoir à vous prononcer si vous êtes élue députée. Que proposez-vous pour lutter contre la vie chère en Guyane ? Au niveau national, quels sont selon vous les leviers à activer pour soutenir le pouvoir d’achat des Français (exonération d’impôts, prime, instauration d’un minimum pour vivre, augmentation des salaires…) ? 8) Quelle est votre position concernant l’immigration ? 9) Si vous êtes élue, où comptez-vous installer votre (ou vos) permanence(s) ? Comment allez-vous organiser vos allées et venues entre la Guyane et l’Assemblée nationale ? 10) Combien de collaborateurs parlementaires souhaitez-vous engager ? Pensez-vous déjà à certaines personnes pour rejoindre votre équipe ? Vous avez reçu le soutien de La France Insoumise (LFI), confirmez-vous que vous siégerez parmi les députés de LFI ? 11) Enfin, vous avez été condamnée à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende pour « injure publique en raison de l’origine » et sur Guyane La 1ère vous avez annoncé avoir « 9 convocations pour le 5 juillet ». Compte tenu de votre condamnation et des convocations en cours, pensez-vous être légitime pour représenter en tant que députée la population guyanaise à l’Assemblée nationale ? |
Lénaïck Adam en ballottage favorable pour le second tour
Arrivé en tête au premier tour des Législatives dans la deuxième circonscription de Guyane, Lénaïck Adam se retrouve en ballottage favorable pour le second tour, avec une avance de 1 200 voix sur Davy Rimane.
Elu en 2017 en réalisant de beaux scores dans l’Ouest et en particulier dans les communes du Maroni, Lénaïck Adam est entré dans l’Histoire en tant que premier Bushinenge à siéger à l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, après s’être rapidement illustré par son manque d’assiduité sur les bancs de l’hémicycle (voir Guyaweb du 19/07/2017), son bilan de parlementaire est « contrasté » (voir Guyaweb du 18/05/2022), alors que notre média a révélé la façon toute personnelle du député – dont le père est une figure de l’or en Guyane – d’appréhender son travail de lutte contre l’orpaillage illégal dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire qu’il a présidée (voir Guyaweb du 16/04/2022).
Si le député sortant ne peut donc pas réellement compter sur ce bilan pour sa réélection, et après un échec en 2020 aux Municipales à Saint-Laurent du Maroni, ville dont il est natif [Davy Rimane a également essuyé un échec à Kourou lors de ces élections, ndlr], Lénaïck Adam peut se targuer du soutien, dans la campagne des Législatives, de Léon Bertrand, ancien maire de Saint-Laurent, ancien député et ancien ministre du Tourisme de Jacques Chirac, qui, en dépit de ses condamnations pour corruption passive, favoritisme et complicité d’abus de biens sociaux, jouit d’une popularité certaine dans l’Ouest. Le candidat privilégie ce soutien d’une figure locale alors qu’il tente tant bien que mal de montrer qu’il prend ses distances avec la majorité présidentielle, au sein de laquelle il a siégé 5 ans et qui est en disgrâce sur le territoire guyanais.
Au 1er tour de ces Législatives, Lénaïck Adam s’est imposé à Grand-Santi (71,35%), Saint-Laurent du Maroni (46,31 %), Mana (35,07%) et Apatou (60,60%). Mais il a perdu un fief à Papaïchton (19,58 % contre 67,42 % au 1er tour de 2017) et a considérablement chuté à Maripasoula, deux communes qui lui ont très largement préféré Jean-Philippe Dolor. A Maripasoula, il se retrouve même à égalité avec Davy Rimane, qui peine pourtant à convaincre sur le fleuve (voir Guyaweb du 12/06/2022) en ne réunissant que 12 voix (1,50%).
Si le député sortant peut encore espérer récupérer des voix à Maripasoula et Papaïchton puisque le grand vainqueur dans ces communes, Jean-Philippe Dolor, n’a pas donné de consigne de vote à ses électeurs, il faut noter que dans ces communes l’électorat s’est aussi prononcé en faveur de Manuel Jean-Baptiste (17,51 % à Papaïchton et 18,05 % à Maripasoula) et Christophe Yanuwana Pierre (9,15 % à Maripasoula) quand les autres candidats ont enregistré des scores oscillant entre 0% et 2%. Les deux candidats précités ont annoncé soutenir Davy Rimane. Il reste donc deux jours à Lénaïck Adam pour consolider son avance et renouer avec l’électorat du fleuve que le candidat avait conquis il y a 5 ans.
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Nos questions à Lenaïck Adam 1) Avez-vous reçu le soutien de candidats éliminés au premier tour ? 2) Davy Rimane a reçu le soutien de Manuel Jean-Baptiste (12,10 %, arrivé 3ème) et de Christophe Yanuwana Pierre (11,14, % arrivé 4ème). Comment analysez-vous ces prises de position et pensez-vous que cela puisse vous porter préjudice ? 3) Vous bénéficiez du soutien actif de Léon Bertrand dans votre campagne. A Saint-Laurent du Maroni, vous avez réuni 46% des voix, bien plus que Manuel Jean-Baptiste, soutenu pourtant par la majorité municipale, proche de M. Bertrand. En 2017, c’est Davy Rimane que Léon Bertrand soutenait. > Comment expliquez-vous ce revirement de l’ancien député-maire qui a choisi de vous soutenir ? > Que vous apporte le soutien de Léon Bertrand dans votre campagne ? > Selon vous, quelle place occupe encore M. Bertrand dans la politique guyanaise, et dans l’Ouest guyanais en particulier, 5 ans après ses déboires judiciaires et 3 ans après avoir été contraint de quitter la scène politique par la petite porte ? 4) A peine un électeur sur quatre est allé voter au premier tour : que faire face à ce désengagement démocratique et quelle légitimité tire-t-on d’une élection massivement délaissée par les citoyens ? Comment mobiliser les plus de 34 000 abstentionnistes de votre circonscription ? 5) Vous faites un score particulièrement faible sur le haut-Maroni, à Maripasoula (1,50%), vous êtes largement devancé par M. Dolor à Papaïchton. Comment expliquez-vous ce désaveu des électeurs du haut-fleuve pour votre candidature au premier tour ? Comment les convaincre d’ici samedi ? 6) La question de l’évolution statutaire a irrigué la quasi totalité des programmes des candidats et la campagne électorale. Quel statut prônez-vous pour la Guyane ? Et quelles sont selon vous les compétences qui devraient être transférées de Paris à Cayenne ? Si vous êtes élu, comment comptez-vous procéder en tant que député pour prendre part à ce processus d’évolution statutaire ? 7) Les Accords de Guyane de 2017 prévoient le transfert de 250 000 hectares de foncier aux collectivités territoriales et 400 000 hectares aux peuples autochtones. Cinq ans après, cela n’a toujours pas été acté (voir Guyaweb du 25/03/2022). En tant que député sortant de la majorité présidentielle, comment expliquez-vous ce blocage ? Comment comptez-vous agir pour débloquer le sujet ? Les termes des Accords de Guyane sur le foncier vous satisfont-ils ou est-ce insuffisant ? 8) Le pouvoir d’achat sera certainement parmi les premières mesures sur lesquelles vous pourriez avoir à vous prononcer si vous êtes élu député. Que proposez-vous pour lutter contre la vie chère en Guyane ? Au niveau national, quels sont selon vous les leviers à activer pour soutenir le pouvoir d’achat des Français (exonération d’impôts, prime, instauration d’un minimum pour vivre, augmentation des salaires…) ? 9) Quelle est votre position concernant l’immigration ? 10) En portant un regard sur vos cinq années en tant que député, reconnaissez-vous des erreurs ou des manquements sur certains dossiers et, plus globalement, sur votre travail en tant que parlementaire ? A l’inverse, de quoi êtes-vous le plus fier en tant que député ? 11) Si vous êtes élu, où comptez-vous installer votre (ou vos) permanence(s) ? Comment allez-vous organiser vos allées et venues entre la Guyane et l’Assemblée nationale ? Par ailleurs, comment expliquez-vous le fait de ne pas avoir eu de permanence sur le territoire durant les 5 dernières années ? 12) Combien de collaborateurs parlementaires souhaitez-vous engager ? Pensez-vous déjà à certaines personnes pour rejoindre votre équipe ? Dans quel groupe parlementaire prévoyez-vous de siéger ? |
Jean-Victor Castor en challenger
Jean-Victor Castor, militant de l’Union des Travailleurs de Guyane (UTG), secrétaire général adjoint du Mouvement de Décolonisation et d’Emancipation Sociale (MDES), est arrivé second dans la 1ère circonscription de Guyane lors du 1er tour des législatives en recueillant 17,30% des suffrages exprimés soit 2601 voix.
Dans cette 1ère circonscription où l’abstention a atteint un taux affolant (72,73%), Jean-Victor Castor n’a remporté aucune des huit communes : Camopi, Cayenne, Matoury, Régina, Rémire-Montjoly, Roura, Ouanary, Saint-Georges. Néanmoins, il est au coude à coude avec Yvane Goua : 521 voix d’écart.
Avec un des plus forts taux de participation (33,74%) de la 1ère circonscription, la commune de Rémire-Montjoly gagnée par le candidat malheureux Boris Chong-Sit (781 voix) sera la commune-clé : Jean-Victor Castor y devance Yvane Goua de près d’une centaine de voix (753 voix contre 655).
Jean-Victor Castor peut compter sur le soutien d’un front commun regroupant plusieurs candidats et partis sortants qui s’est érigé pour faire basculer l’issue de l’élection. Celui qui a occupé plusieurs mandats à la Région, à la CACL et a cédé dernièrement son mandat d’élu d’opposition à la mairie de Matoury, a en effet obtenu pour ce second tour des soutiens du Parti Socialiste Guyanais, de Peyi Guyane et des Nouvelles Forces de Guyane, ainsi que de candidats sortants tels que Yari Contout, Christophe Madère et Line Létard de Walwari. Autre soutien surprenant, celui du Rassemblement National, dès le soir du 1er tour.
Comme sa camarade de lutte Yvane Goua, Jean-Victor Castor s’est mobilisé au sein du Mayouri Santé – collectif qui réunit plusieurs associations et partis politiques – pour dénoncer les mesures sanitaires prises par le gouvernement durant la crise du Covid-19 en Guyane.
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Nos questions à Jean-Victor Castor 1/A peine un électeur sur quatre est allé voter au premier tour : que faire face à ce désengagement démocratique et quelle légitimité tire-t-on d’une élection massivement délaissée par les citoyens ? Comment mobiliser les abstentionnistes (plus de 41 000 dans votre circonscription) ? 2/ Vous faites de bons scores à Matoury, Cayenne et Rémire-Montjoly. Que dites-vous aux électeurs de l’Est et des communes de l’Oyapock pour les convaincre de voter pour vous au second tour ? 3/ Avez-vous reçu le soutien de candidats éliminés au premier tour ? 4/ Vous avez été soutenu par Jérôme Harbourg du Rassemblement national. Comment recevez-vous ce ralliement venant de l’autre bord de l’échiquier politique ? 5/ Vous n’avez pas reçu le soutien de La France Insoumise, qui vient d’annoncer soutenir la candidature d’Yvane Goua. Avez-vous toutefois été approché par le parti de Jean-Luc Mélenchon ? Et le cas échéant, que s’est-il passé ? 6/ Vous êtes le candidat du MDES, dont la ligne oscille entre l’indépendance et plus d’autonomie pour la Guyane. Quelle est votre position personnelle sur le statut de la Guyane ? Etes-vous pour l’indépendance de la Guyane ? Si non, quelles sont les compétences qui doivent selon vous être transférées de Paris à Cayenne ? Si vous êtes élu, comment comptez-vous procéder en tant que député pour prendre part à ce processus d’évolution statutaire ? 7/ Les Accords de Guyane de 2017 prévoient le transfert de 250 000 hectares de foncier aux collectivités territoriales et 400 000 hectares aux peuples autochtones. Cinq ans après, cela n’a toujours pas été acté (voir Guyaweb du 25/03/2022). Comment comptez-vous agir pour débloquer le sujet ? Les termes des Accords de Guyane sur le foncier vous satisfont-ils ou est-ce insuffisant ? Et le cas échéant, que prônez-vous sur ce thème au coeur de votre campagne ? 8/ Le pouvoir d’achat sera certainement parmi les premières mesures sur lesquelles vous pourriez avoir à vous prononcer si vous êtes élu député. Que proposez-vous pour lutter contre la vie chère en Guyane ? Au niveau national, quels sont selon vous les leviers à activer pour soutenir le pouvoir d’achat des Français (exonération d’impôts, prime, instauration d’un minimum pour vivre, augmentation des salaires…) ? 9/ Quelle est votre position concernant l’immigration ? 10/ Si vous êtes élu, où comptez-vous installer votre (ou vos) permanence(s) ? Comment allez-vous organiser vos allées et venues entre la Guyane et l’Assemblée nationale ? 11/ Combien de collaborateurs parlementaires souhaitez-vous engager ? Pensez-vous dès à présent à certaines personnes pour rejoindre votre équipe ? Dans quel groupe parlementaire prévoyez-vous de siéger ? |
Photo de Une : de gauche à droite, Yvane Goua, Jean-Victor Castor et Lenaïck Adam.
Par la rédaction de Guyaweb / Philippine Orefice, Hélène Ferrarini et Katia Leï-Sam
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