L’Agence régionale de santé (ARS) a annoncé ce lundi le placement sous administration provisoire du Centre hospitalier de Kourou (CHK) à compter de mercredi 27 septembre. La décision de l’ARS intervient alors que l’établissement, qui va perdre son autonomie de gestion, sort d’un long conflit social.
L’Agence régionale de santé gère l’après-crise au CHK. Suite à un arrêté du nouveau directeur général (DG) de l’ARS, Dimitri Grygowski, le Centre hospitalier de Kourou va être placé sous administration provisoire, dès ce mercredi 27 septembre. Cette décision intervient après le non-renouvellement du contrat de la directrice de l’établissement, Monica Bosi, souhaité par l’intéressée elle-même.
Le CHK va ainsi perdre son autonomie de gestion et sa directrice sera remplacée par un administrateur provisoire, nommé par le ministre de la Santé, « qui exerce les fonctions du directeur, du directoire et du conseil de surveillance » a précisé l’ARS dans un communiqué.
L’administration provisoire sera en place pour une durée de six mois renouvelable. Un temps qui « doit permettre d’apporter des solutions concrètes aux déséquilibres de gestion auxquels est actuellement confronté le centre hospitalier et conforter le renouvellement de sa stratégie d’établissement » a indiqué l’Agence régionale de Santé.
En effet, le CHK a connu des remous cette année et sort tout juste d’un conflit social long de deux mois (juin à août), portant sur l’avenir de l’hôpital kouroucien au sein du futur CHU et sur des divergences avec la direction.
Perte d’activité de 15% en deux ans
Lors de sa prise de fonction et sa première rencontre avec la presse en août, le nouveau DG de l’ARS qui a remplacé Clara De Bort, Dimitri Grygowski, avait regretté « l’image délétère » renvoyée par ce conflit « à la population de Kourou » et avait annoncé que l’Agence ne resterait « pas les bras croisés« .
C’est chose faite avec ce placement sous tutelle du CHK, qui doit permettre d’instaurer un dialogue social et un climat de confiance dans le but « de parvenir à un diagnostic partagé avec l’ensemble de la communauté hospitalière de la situation de l’établissement afin de construire un plan d’action pour faire face aux déséquilibres actuels » mais aussi de construire « une organisation qui permette au centre hospitalier de Kourou de développer son activité en fixant l’objectif de 1 500 séjours supplémentaires » estime l’ARS.
Ces deux dernières années, l’activité de cet établissement de 100 lits a diminué de 15%, mais en parallèle, 91 recrutements ont été effectués. Des données « contre-intuitives » estimait en août le directeur de l’ARS. Le but n’est cependant pas de fermer l’établissement avait-il assuré mais de lui permettre d’augmenter son activité.
« On ne lâchera pas le CHK. Nous venons d’investir huit millions d’euros dans ce centre hospitalier où pas un euro ne l’avait été depuis 2015. Ce n’est pas rien » avait expliqué à la presse Dimitri Grygowski, conscient aujourd’hui de l’impérieuse nécessité d’instaurer un « dialogue social » et un « climat de confiance » avec le personnel du centre hospitalier de Kourou pour lui permettre de relever la tête.
Photo de Une : un conflit social au CHK en 2019 © Archives Guyaweb
1 commentaires
Je ne connais pas le Centre Hospitalier de Kourou.
A St Laurent, la situation du CHOG est catastrophique. Malades laissés pendant des heures après avoir été amenés dans un état grave par une ambulance, sans voir même un médecin.
Des proches qu’on laisse attendre des heures sans leur donner, ni pouvoir leur donner la moindre information sur leur parent laissé aux urgences. Les couloirs encombrés de patients sur des lits, sans soins. Les médecins « en staff », parfois des nuits sans médecin aux Urgences. Et on n’est pas en pandémie…
Des machines neuves, sous emballages pendant des mois ou des années, des machines que personne ne sait utiliser, et qui finissent par ne plus fonctionner.
Un turn-over catastrophique des infirmières et des infirmiers, lassé.es à la fois par les conditions de travail et par le comportement de l’administration de l’hôpital.
Si le ministère de la Santé n’est pas capable de fournir à la population un service décent à la population de St Laurent ou d’ailleurs en Guyane, pourquoi ne pas faire comme bien d’autres pays de la région, qui passent un accord avec Cuba ? C’est bien de bomber le torse et de s’enrouler dans le drapeau tricolore, mais pendant que le coq chante, il a les pattes dans ses fientes.