Immigration : après une énième alerte de la maire de Cayenne, quelles solutions durables pour les demandeurs d’asile ?
Depuis lundi soir et l’arrivée d’une cinquantaine de demandeurs d’asile dans le centre-ville de Cayenne, un nouveau bras de fer s’est engagé entre la mairie et la préfecture. Au milieu, des migrants sans solution d’hébergement d’urgence faute de places disponibles dorment sur les trottoirs de la ville-capitale. L’Arlésienne. Pour la maire de Cayenne Sandra Trochimara, la prise en charge de l’ensemble des demandeurs d’asile par les services de l’Etat est une chose attendue qui n’arrive jamais. Hier soir, rue Arago devant les locaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), l’édile de Cayenne a une nouvelle fois alerté…
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9 commentaires
Cette photo des migrants couchés à même le sol devant la préfecture en dit long. C’est qu’elle nous fout parfois la honte, notre patrie des droits de l’homme…
Je ne vois pas de différence dans le registre de la honte lorsqu’ils étaient rue Arago, devant la façade d’un établissement scolaire catholique…
Mais bon, madame le maire de Cayenne a visiblement trouvé une solution satisfaisante en les chassant de cette rue : les réfugiés sont toujours à Cayenne, mais sur l’herbe à l’ombre des manguiers, c’est un progrès humanitaire certain.
Elle est de gauche Trochimara ?
Une préfecture c’est quand même un peu plus chargé en terme d’incarnation des pouvoirs publics. Sans parler du fait que c’est le bâtiment représentant l’Etat, clairement défaillant dans cette prise en charge qui est de son ressort régalien (c’est normalement à lui qu’il revient de trouver une solution, pas à la mairesse). Or en république la mère patrie ça reste bien l’Etat. Et c’est donc bien notre État qui nous fout la honte lorsqu’il est à ce point inefficace. La différence étant plutôt énorme quand c’est l’institution suprême, la puissance publique comme on dit, le sommet de la décision politique de notre nation, qui se montre aussi incapable. C’est donc juste une honte nationale, excusez du peu… Là c’est pourtant beaucoup moins compliqué que de lutter contre l’orpaillage illégal ou le pillage des ressources halieutiques. Les migrants sont juste devant la porte de l’autorité chargée de s’en occuper. L’immense caserne vide située à deux pas est-elle trop sélect pour accueillir provisoirement des réfugiés à la rue?
https://twitter.com/GDarmanin/status/1154360214470254592
Au pire, les tentes militaires de l’armée…ont-elles toutes été revendues pour financer notre futur porte avions à dix milliards?
Bref, une telle incurie logistique de l’Etat en Guyane est si incompréhensible, que l’on se demande si elle n’est pas complètement volontaire… Oui, la honte.
Mme le maire de Cayenne se comporte comme une élue RN qui ne peut se mettre à dos sa base électorale, pour la plupart des bourgeois, qui cultivent depuis longtemps l’ambiguïté de se déclarer défendeurs des valeurs de gauche et d’extrême gauche, tout en participant activement à la mise à sac de squats accompagnée d’élus (de gauche!) quand l’occasion de présente. C’est la particularité du socialisme à la sauce Guyanaise, qui ne se formalise pas de verser dans des postures clairement d’extrême droite. D’ailleurs, l’électorat Guyanais extrémiste, xénophobe et identitaire, vote très à gauche au niveau local et très à droite au niveau national…
La commune de Cayenne est donc incapable de trouver des solutions d’hébergement d’urgence pour une cinquantaine de migrants ? C’est une plaisanterie !
En métropole, les maires qui sont face aux mêmes problèmes, trouvent des solutions d’urgence à la dignité humaine (placement d’urgence, gymnases et exigent ensuite de l’État d’assurer ses responsabilités régaliennes).
Là, mme le maire de Cayenne a fait dans le show bassement populiste, elle déplace médiatiquement des réfugiés dans une autre rue, et retourne se coucher pour rêver sans doute de son beau casino pour lequel elle a mis à disposition 2 hectares de terrain à Montabo…
C’est laid.
Justement. Éviter les vissicitudes des politiques municipales, variables au gré des élections et des personnalités élues, c’est bien la principale raison justifiant que l’Etat qui a souscrit des engagements internationaux sur les droits des migrants, respectent sa parole aux yeux du monde, en assumant ses prérogatives. Renvoyer cette responsabilité à d’autres entités plus ridicules et plus versatiles, revient à cautionner et nier cette défaillance première. Une compromission en somme.
«… et exigent ensuite de l’État d’assurer ses responsabilités régaliennes »
Merci beaucoup pour la poilade!!!
Je ne vois vraiment rien de drôle dans cette affaire Bello.
La responsabilité de la mairie dans ces campements sauvages est entière.
Balloter ces migrants devant le parvis de la préfecture est un acte d’un cynisme révoltant. Elle traite des êtres humains comme des déchets.
Et vous vous marrez tout en faisant comme à votre habitude, trouver toutes les circonstances atténuantes aux élus locaux ?
Il y a pourtant une jurisprudence sur ce sujet, et j’espère bien qu’une association attaquera la mairie de Cayenne car la carence de la maire de Cayenne porte de toute évidence une atteinte grave à la dignité humaine.
La question de savoir si l’État est responsable ou pas est secondaire tant il incombe entièrement et en premier lieu à la mairie de prendre en charge tout rassemblement indigne d’êtres humains vulnérables, indifféremment de leur statut administratif, migrants ou pas.
!!!
Comme déjà exprimé ici ou sur FG, je vous rejoins sur le fait que dans l’urgence et face à l’inaction du préfet, la Mairie devrait faire l’effort de se substituer, comme a su le faire sur un temps bref la CTG. Après tout, tout ce petit monde, Préfet, Président de la CTG , Mairesse, se retrouvent tous à la messe catholique et bourgeoise du samedi soir… Ils ont donc tous des obligations morales envers le genre humain. La mairesse installe les migrants devant la préf, le préfet les évacue et les installe à plus de cent, dans un hébergement initialement prévu pour quinze qu’ils préfèrent carrément fuir pour un trottoir…Même si je connais le penchant de votre balance, je vous laisse l’honneur d’être l’arbitre des élégances de ce drôle de jeu de l’atteinte à la dignité humaine, que vous semblez maîtriser.
Mais encore une fois, sur le fond vous éludez systématiquement l’aspect politique, comme pour l’attribution des Zduc par exemple, en inversant comme à votre habitude les rôles, entre la responsabilité de l’élu local et celle de l’Etat. Ce qui revient à couvrir les dysfonctionnements de notre institution suprême, ou pire son éventuelle stratégie délibérée de pourrissement envisagée par la Cimade, pour « dissuader les migrants de venir ».
Vous êtes dans le déni il me semble… Plus l’Etat déconne et plus vous le couvrez. Au point où vous en êtes, à quand votre mise en avant de la responsabilité de l’élu local, comme explication « en premier lieu » du fiasco de la lutte contre l’orpaillage illégal?
En attendant, vous nous faites un petit délirium balourd de naïveté, sur cette plainte pour carence de la mairie portant une atteinte grave à la dignité humaine (notez d’ailleurs comme vous déléguez la tâche à une assos, plutôt qu’à une autosaisine du parquet). Et la mairesse est finalement bien plus finaude que vous avec tout son cirque, menace de grève de la faim, ses six courriers d’alertes au préfet, ses happening à chaque occupation, la visite guidée médiatique faite à Carenco du squat de la cathédrale, jusqu’au coup de fil récent au ministère par dessus le préfet…Elle a plutôt très bien bordé la chose, dans les esprits, sur la responsabilité juridico-politique. Votre menace ne vaut donc pas tripette. Et en plus, quand et où donc avez vous vu qu’une nation qui massacre ses propres citoyens à coup de LBD ou grenades GM2L, s’émeut juridiquement pour des migrants abandonnés à leur sort, à Cayenne comme ailleurs? Faut atterrir, en France ce sont des Herrou qui sont traînés en justice lorsqu’ils portent assistance. Pas les autorités municipales ou étatiques qui laissent détruire les tentes de migrants à Calais.
Et sinon, c’est bien votre fausse naïveté rhétorique: « exiger de l’Etat »… qui est fort drôle, et un brin cynique d’ailleurs. Pas la situation des migrants. Ne faites pas semblant de ne pas comprendre, c’est tout aussi grotesque.