Ce dimanche à 22h36, la fusée légère Vega a été lancée sans difficulté depuis le Centre spatial guyanais de Kourou, emportant à son bord deux satellites d’observation de la Terre et dix autres petits satellites. Un troisième et ultime lancement en 2023 pour une Europe spatiale toujours confrontée à une crise de ses lanceurs.
Reportée vendredi dans les dernières secondes de la séquence de lancement en raison d’une mesure anormalement élevée sur le pas de tir, la fusée légère Vega est partie sans encombre ce dimanche depuis le Centre spatial guyanais (CSG), emportant avec elle deux satellites d’observation de la Terre et dix nano-satellites.
Pour cette 21e mission Vega – dont deux échecs – depuis son premier décollage en 2012, les douze charges utiles embarquées ont été placées sur différentes orbites grâce aux capacités de réallumage de la fusée développée par l’industriel italien Avio.
En tout, 1,2 tonne de charges utiles a été déployée dans l’espace, dont les deux principaux satellites de cette mission : Theos-2, satellite optique d’observation à haute résolution lancé pour l’Agence thaïlandaise de développement de la géo-informatique et des technologies spatiales, et Formosat-7R/Triton, satellite scientifique de l’Agence spatiale taïwanaise (Tasa) doté d’un système de collecte des signaux rebondissant à la surface de la mer pour prévenir les typhons, ont quitté la coiffe 54 minutes après le décollage pour rejoindre une orbite héliosynchrone.
Une heure plus tard, dix petits satellites ont été placés avec succès en orbite basse. Cette réussite de la mission VV23 ne masque pas pour autant les difficultés des Européens. Seulement troisième et dernier lancement en 2023, ce tir vient en effet conclure une année compliquée pour l’Europe spatiale, confrontée à une crise des lanceurs débutée en février 2022 par l’indisponibilité de la fusée russe Soyouz en conséquence de la guerre en Ukraine.
Crise aggravée depuis par la fin de carrière d’Ariane 5 en juillet, les retards de mise en service d’Ariane 6, dont le lancement inaugural est désormais prévu en 2024, et la suspension du programme Vega-C suite à l’échec de son premier vol commercial en décembre 2022.
Pas de Vega-C avant fin 2024
La fusée italienne Vega-C, version plus puissante de Vega, est clouée au sol depuis ce raté et ne revolera pas avant le quatrième trimestre 2024, a annoncé lundi 2 octobre l’Agence spatiale européenne (ESA).
Conçue pour déployer des satellites en orbite basse, son indisponibilité complique notamment les plans de la Commission européenne pour déployer les prochains satellites de la constellation Copernicus d’observation de la Terre.
D’ici la mise en service d’Ariane 6, les Européens n’ont plus à tirer qu’une fusée Vega, la version antérieure de Vega-C non concernée par les problèmes de conception du deuxième étage. Ce tir interviendra au deuxième trimestre 2024.
L’accès autonome de l’Europe à l’espace, essentiel pour pouvoir y déployer des satellites, est donc encore compromis pour les prochains mois.
À titre de comparaison, sur les six premiers mois de l’année, Arianespace a lancé pour le compte de l’ESA une unique fusée Ariane 5 (la dernière l’a été début juillet) quand l’américain SpaceX effectuait 43 lancements de sa Falcon 9 – soit près de deux par semaine – et la CASC chinoise 18 tirs.
Photo de Une : Depuis son premier tir en 2012, Vega a été lancée 21 fois et a connu deux échecs © ESA
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