La Guyane personne ne vous croira : je voulais suivre sur internet le compte à rebours de la fusée Soyouz ce vendredi qui a décollé en nous toisant j’imagine : je n’ai même pas pu accéder au site d’Arianespace.
Ma connexion ADSL SFR ? Aucune page ne s’affiche, même google.
Mon portable Digicel ? Pas réussi à surfer sur internet à ce moment-là. Comme depuis dimanche.
Ma clef 4G Orange qui télécharge en ce moment à la vitesse record de 6 Ko/seconde ? Elle n’atteint pas la page du site de la société qui commercialise les lancements : l’excellence du monde moderne à deux pas des habitations sans eau courante.
J’ai su pourtant que la fusée avait décollé en entendant ce bruit sourd caractéristique au début de l’après-midi équatorial : j’ai levé les yeux vers le ciel entre deux cocotiers.
Jeudi, j’avais demandé à Arianespace comment le centre spatial fonctionnait en matière de connexion en période de disette pour le citoyen guyanais : pas de réponse, ça ne devait pas être la question à poser.
En fin d’après-midi, ce vendredi, j’ai fini par apprendre que Soyouz avait placé sur orbite des satellites de… télécommunications – ça ne s’invente pas ! – en recevant enfin le communiqué d’Arianespace sur ma boîte hotmail annonçant la réussite de la mission.
J’ai quand même reçu ce communiqué vers 18 heures, heure de Guyane (22h à Paris, 21h GMT).
J’ai péniblement ouvert le message grâce à ma clef 4G.
J’ai demandé à Arianespace s’ils envoyaient leur communiqué avec trois heures de retard ou si c’était ma boîte mail : pas de réponse, ça ne devait pas être la question à poser.
Dans l’après-midi, j’avais réussi à joindre le cadre supérieur d’un opérateur de téléphonie.
–Si vous réussissez à me joindre c’est qu’il y a quand même un trajet de secours, m’a d’emblée commenté mon interlocutrice.
Ben ouais, le cable Americas II ayant été abîmé à 18 km des côtes guyanaises, le trajet de secours c’est un trajet terrestre sur la Guyane et sous-marin au Suriname (paraît-il).
Tous les usagers guyanais ne vous diront pas que cette solution de remplacement fonctionne au super ni aux « ergoogle. »
J’espère mettre en ligne quelques informations amusantes (et moins amusantes) sur le sujet d’ici lundi mais je ne sais pas si mes multiples connexions high tech (et les jambes car je devrai aussi pédaler et ramer) me le permettront.
Les problèmes devraient perdurer encore une semaine, nous rassure-t-on.
D’ici là, soit on fait la révolution, soit on va pêcher la loubine en essayant de ne pas péter un câble…
FF
1 commentaires
Tiens ce matin, pour faire mon travail de prof, j’ai du aller au travail rentrer les notes (heureusement que la plupart des EPLE héberge en local et pas sur serveur délocalisé, ce qui évite de la maintenance).
En allant commander une pièce automobile, le réseau est tombé : Impossible d’avoir la référence (je loue ici la personne serviable qui a essayé de me trouver la pièce que je cherchais, sans succès).
Sinon pour jouer la mouche du coche :
– Pourquoi couper Internet sur les box Orange alors que pour accéder au serveur du collège, le trajet ne fait que Cayenne-Cayenne et que l’infrastructure nécessaire à la création d’une boucle locale existe sur fonds publics : https://www.renater.fr/guyanix
– Quel est la raison pour laquelle on envoie des fusées alors que l’on n’est pas capable de prévoir une solution de secours alors que 3 câbles transatlantiques passent au large de la Guyane.
Je crois que la raison est simple : Les gens qui devraient s’en occuper s’en fichent éperdument, à défaut d’être compétent pour s’en occuper, ou de s’occuper uniquement à court-terme de l’argent ou des voix à gagner.
Ah sinon, FF, à l’heure où j’écris ces lignes (2h20), j’ai 3,61 Mbits (soit 450 ko/s !) en débit, mais avec de la vidéo quasi impossible à charger. De là à déduire que l’on a priorisé le type de donné est, je me dis que des gens compétents existent en Guyane. Si seulement leurs chefs les laisser travailler.
Bon courage,