Raphaël Gérard, député En Marche ! de Charente-Maritime et membre de la délégation Outre-mer interpelle par une question écrite le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur « l’impact des mesures d’exception en matière de contrôle migratoire sur la propagation du VIH/Sida » en Guyane.
Le député s’interroge notamment sur les « modalités de délivrance du récépissé de demande valant autorisation de séjour à l’attention des étrangers malades qui apparaît inutilement conditionnée et retardée par la nouvelle procédure mise en place ». La loi sur l’asile et l’immigration adoptée il y a un mois et contestée au sein même de la majorité renforce drastiquement le contrôle de l’immigration. Raphaël Gérard avait voté pour cette loi, mais il s’interroge sur les impacts « des mesures d’exception » concernant la Guyane sur l’accès aux soins. Un projet de décret – non encore publié au Journal officiel – vise à réduire les délais de dépôt et d’examen des demandes d’asile spécifiquement en Guyane (voir Guyaweb du 19/04/2018 : Expérimentation d’un accès restreint au droit d’asile en Guyane).
Dans une question écrite à paraître au Journal officiel, l’élu rappelle la situation de l’épidémie de VIH en Guyane : « près d’1% de la population est infectée et on dénombre chaque année près de 147 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants, contre 17 au niveau national ». Il ajoute que « parmi les publics les plus touchés, on retrouve une majorité des migrants qui représentent 82.1% des patients suivis et qui sont particulièrement vulnérables au risque d’infection : la moitié d’entre eux a été contaminée sur le territoire français. »
Or pour le député Raphaël Gérard, qui s’appuie sur un rapport du Conseil national du Sida, le contrôle de l’immigration peut « constituer un obstacle à l’accès au soin. »
« Les contrôles d’identité systématiques et les barrages routiers installés à Iracoubo et à Régina empêchent notamment les demandeurs de titres de séjour pour étrangers malades suivis dans des établissements de santé installés dans des communes distinctes de Cayenne d’accéder à l’hôpital et à la préfecture du chef-lieu de la Guyane » détaille l’élu charentais. Fin 2015, l’association AIDES avait publié un rapport sur les discriminations dans l’accès aux soins des personnes séropositives, évoquant notamment les barrages routiers de Guyane (lire Guyaweb du 5/12:2015 : Discriminations dans l’accès aux soins : le cas guyanais pointé du doigt).
Élu pour la première fois député en juin 2017 dans la 4ème circonscription de Charente-Maritime, Raphaël Gérard a rejoint la délégation outre-mer. Il est actuellement en charge de deux rapports parlementaires : un portant sur l’application de la loi égalité réelle outre-mer et un autre rapport qu’il réalise avec le député guyanais Gabriel Serville sur les discriminations dont souffrent les personnes LGBTI dans les Outre-mer. Raphaël Gérard pose régulièrement des questions écrites au gouvernement sur des problématiques ultramarines. En janvier 2018, il interpellait le ministre de l’Education sur l’adaptation des programmes scolaires outre-mer. En mars 2018, il questionnait la ministre de la Culture sur l’application du Pass Culture en Guyane. Ces questions n’ont à l’heure actuelle pas reçu de réponse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.