Vivre à St Georges sous état d’urgence sanitaire : « les problématiques sociales auraient pu être plus largement prises en considération »
Interview de Margot Schneider, universitaire en master géographie à Paris Diderot, auteure d’un travail de recherche récent : « Habiter la frontière France-Brésil au temps des fermetures et des gestions de crise », sous la direction du laboratoire hommes milieux Oyapock du CNRS, et de l’université de Paris. Guyaweb : Vous aviez mené une étude sociologique au premier trimestre 2020 à Vila Vitória, quartier spontané de Saint-Georges et d’Oiapoque. Lorsque vous êtes revenue à Saint-Georges en 2021 pour la poursuite de vos travaux, avez-vous été interpellée par de fortes modifications dans l’organisation sociétale induite par la pandémie et les politiques qui y…
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10 commentaires
Pour m’être rendu à plusieurs reprises à Oiapoque durant les différents confinements (oui, je me laisse pas emmerder facilement), j’ai été très surpris du climat ambiant.
Point de zombies masqués solitaires dans les rues, tous les petits commerces et restaurants restaient ouverts, ambiance festive et peuplée tous les soirs sur la place du stade. Certains commerces exigent le masques, d’autres (une majorité) non.
Bref, on a bien compris outre Oyapock, malgré la tension sanitaire qui a pu être très forte à un moment donné là bas, que la vie continue et qu’il valait bien mieux apprendre à vivre avec le covid plutôt que t’interdire toute vie sociale et culturelle et sacrifier l’économie dont les conséquences seraient plus graves que le covid lui même.
Le fleuve Oyapock montre une séparation entre deux mondes :
D’un coté, le monde occidental nanti, obnubilé par la peur (pourtant très improbable) de mourir du covid, pétrifié et dont une partie importante de la population part en sucette psychologiquement en raison du climat anxiogène et des atteintes aux libertés fondamentales, spécialement mises en place pour les emmerder au final.
Et d’un autre, un monde plus vivant que jamais, sans pétochards, qui fait face à l’adversité de manière admirable avec des moyens sanitaires qui n’ont rien à voir avec ceux de la Guyane, qui se bat pour son quotidien et sa joie de vivre.
Tous les crispés du covid devraient aller se détendre là bas (FF, profitez donc de vos congés au lieu de disséquer les chiffres de l’ARS heure par heure).
Bisous à KouK.
Morvandiau
Votre commentaire est tellement vrai vous avez raison FF devrais allez se détendre du côté d’Oiapoque
Normal, tous vaccinés de la première heure, aux frais de Marianne puis par leur propre gouvernants ( malgré le handicap Bolsonaro)
@Morvandiau, vous n’y êtes pas allé en octobre dernier visiblement…
« A la gare routière, nous vérifions systématiquement les carnets de vaccination des passagers et l’utilisation des masques. Toute personne non vaccinée n’entre pas à Oiapoque. »
https://la1ere.francetvinfo.fr/guyane/hausse-de-la-covid-19-a-oiapoque-les-ecoles-fermees-et-des-controles-renforces-1120972.html
jusqu’au 18 décembre, Oiapoque expulsait les français jusqu’à le PAF
Sujet passionnant, qui n’a pas fini d’alimenter recherches et commentaires. Le binôme franco-brésilien se constitue finalement en un ensemble unique qui fonctionne très bien pour le profit de tout le monde en temps normal. Quand survient le caillou dans les rouages les faiblesses de cette entité originale surgissent violemment et mettent à nu les différences béantes entre les deux systèmes. Le « jeitinho » brésilien — que certains commentateurs un peu naïfs assimilent à une espéce d’énergie vitale exotique – expose cruellement par contraste la passivité et le syndrome de l’assistance permanente du côté français. Il faudrait avoir davantage présent à l’esprit que le cas oyapocquois est un modèle réduit des images et représentations construites et entretenues par l’importante communauté brésilienne en Guyane et les Guyanais d’origine brésilienne. Et elles ne sont pas flatteuses. Et profitons de l’occasion pour signaler l’aberration phonologique que représente pour les oreilles brésiliennes l’invention franco-guyanaise d’un « oyapoquÉ » (accentué sur la dernière syllabe) alors que la seule prononciation correcte pour la ville ou le fleuve est « OiaPOque » accentué sur le « PO » avec un « que » final atténué.
@Rubinho
La seule prononciation correcte pour la ville ou le fleuve est « Ouyapkoune ».
C’est le nom autochtone (Palicour me semble-t-il) qui a ensuite été déformé en Oyapock par les colons. Cette appellation est toujours utilisée d’ailleurs.
@Frog, en Amapa, le taux de vaccination est juste un peu plus élevé que celui de la Guyane. On reste très loin d’une immunité vaccinale collective.
Mais vous avez plutôt raison, il est tout à fait normal qu’en étant vacciné, on reprenne une vie normale. Mais alors, pourquoi en France et en Guyane ce n’est pas du tout le cas ? Les vaccinés restent terrorisés, gardent le masque en toute circonstance, la distanciation, le gel, etc…
Pourquoi ce qui est possible ailleurs (Brésil ou Angleterre) n’est pas possible chez nous ? C’est pourtant le même microbe.
Vous nous étalez une fois de plus l’étendue de vos connaissances et de la précision de vos propos.
Il s’agit d’un virus.
La bise, Morvandiau ;-)
Vivant entre saint Georges, oiapoque et le haut du fleuve, je trouve la gestion de la crise délirante. La frontière est restée poreuse pendant toute la période mais l état s’est échiné dans sa réponse tout sécuritaire. Au point d empêcher les brésiliens de se faire vacciner à saint Georges alors que les doses ne manquaient pas. Par contre quand le confinement est tombé, aucun problème pour les cayennais non vaccinés pour venir à saint Georges et traverser illégalement la frontière pour le we à oiapoque. En gros saint Georges était la pestiférée de la guyane mais quand elle a été la mieux vaccinée, pas de problème on peut lui passer dessus comme une bonne pute. Et les habitants dans tout ça ?