Après le tollé provoqué par le petit tour médiatisé samedi dernier au marché de Cayenne du préfet Marc Del Grande et de la maire de Cayenne Marie-Laure Phinéra-Horth sans respect des gestes barrières, la directrice régionale de l’agence de santé, Clara de Bort, a invité le préfet à calmer ses ardeurs médiatiques.
« Le préfet souhaitait que nous fassions une visite du CHAR avec la presse, mais je lui ai dit : “attendez M. le préfet on s’est fait taper dessus en allant au marché, on va peut-être pas refaire le truc !” s’est fendu la directrice régionale, jeudi, à ses collaborateurs au cours d’une conférence de presse au sujet du Covid-19.
12 commentaires
Oh oh Madame De Bort, et après l’avoir mouché, avez vous lavé vos mains ?
https://www.elle.fr/Beaute/News-beaute/Make-up/Premier-rendez-vous-votre-rouge-a-levres-peut-vous-trahir-3001029
Ca serait si simple si tout le monde comprenait la nécessité de porter un masque…
de Florence de Changy, correspondante à Hong Kong pour Le Monde, RFI et Radio France, à l’attention de Martin Hirsch, Directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (publiée dans Mediapart le 22 mars)
Bonjour Monsieur,
Je suis journaliste à Hong Kong pour Le Monde, Radio France et RFI. Je vous envoie, à titre personnel, ce message qui était initialement destiné à mes amis (parmi lesquels plusieurs médecins mais aussi des gens susceptibles d’influencer les décideurs de notre pays) ainsi qu’à quelques consœurs et confrères. Après en avoir parlé avec certains d’entre eux, plusieurs m’ont suggéré de m’adresser directement à vous et m’ont transmis vos coordonnées.
Comme tout le monde, j’observe la gravité de la situation. Or, sur la base de l’expérience hongkongaise, une solution simple pour enrayer l’aggravation de la situation me saute aux yeux. Car prévenir nos proches n’a servi à rien. En dépit de notre expérience à Hong Kong, plusieurs membres de ma famille et des amis proches ont déjà attrapé le covid-19, à des degrés divers de gravité. D’autres n’y échapperont pas.
Depuis une semaine, le gouvernement français a assigné à résidence la quasi-totalité de la population pour empêcher les gens de se contaminer les uns les autres, en interdisant même les promenades au grand air et sur les plages. Ces mesures extrêmes « à la Chinoise » ne sont pas viables ou soutenables au-delà de quelques jours. D’une part, les Français n’auront pas la docilité et la patience des Chinois face aux consignes gouvernementales. D’autre part, le terrible impact, social et économique, que va avoir ce confinement risque de s’avérer fortement disproportionné aux résultats obtenus sur la maîtrise de l’épidémie.
Par contraste, l’exemple Hongkongais a montré que lorsqu’une population dans son entière totalité adopte le port du masque, comme forme de confinement individuel, la propagation du virus peut être quasiment arrêtée. Malgré une densité démographique parmi les plus fortes de la planète (7 millions et demi d’habitants qui cohabitent pour la plupart dans des espaces minuscules avec une très forte proximité dans la vie quotidienne), malgré des échanges intenses de personnes avec la Chine, et malgré la proximité géographique des premiers épicentres (jusqu’à la fermeture des frontières mi-février), Hong Kong doit déplorer à ce jour 4 morts du covid-19, oui quatre…
Je suis donc ahurie d’entendre les autorités sanitaires françaises continuer d’affirmer que le masque ne sert à rien ou à presque rien. Cela me semble grave et dangereux alors qu’il faudrait au contraire inciter tous les Français à en porter, pas seulement le corps médical et les forces de l’ordre.
Car tout le monde s’accorde à dire que le virus se propage essentiellement par les mini-gouttes de salive porteuses du virus que tout un chacun émet, en plus ou moins grande quantité, en toussant et éternuant, mais aussi en parlant, en mangeant etc. Le masque, même de mauvaise qualité, est donc l’écran physique le plus évident qui soi pour faire obstacle à la propagation du virus. Il ne sert pas à se protéger du virus (et c’est vrai qu’il protège assez mal), mais il sert à protéger les autres de soi. Exemple : plusieurs chauffeurs de taxi qui portaient le masque à Hong Kong ont été contaminés car leurs passagers ne le portaient pas. À cet égard, quand un médecin ausculte un patient potentiellement porteur, il serait sans doute plus efficace pour protéger le médecin que ce soit le patient qui porte le masque et non l’inverse…
Il faut donc promouvoir le port du masque comme un acte citoyen d’intérêt collectif. Dans une épidémie, chacun devrait se considérer comme porteur potentiel, et protéger les autres de soi, pas l’inverse. C’est ce message qu’il me semble important de faire passer.
Dès lors qu’ils ont vu réapparaître le spectre du Sras de 2003, fin janvier, les Hongkongais ont repris le port du masque comme un seul homme, du jour au lendemain, et en dépit de la grave pénurie qui avait lieu ici aussi. L’attitude des Hongkongais a été d’autant plus admirable qu’elle s’est faite en dépit des consignes gouvernementales lesquelles, comme en France, ne recommandaient le port du masque que pour les malades et les soignants.
Se laver les mains est l’étape numéro 2 : utile quand le virus est déjà sur les claviers d’ordinateur, les rampes d’escalator, les billets de banque, les pièces, les cartes de crédit, les poignées de porte, les écrans tactiles, les étales de fruits, les caddys de supermarchés… Mais le port du masque réduit considérablement, en amont, la dispersion du virus. Cela paraît élémentaire comme raisonnement.
Alors que l’une de mes soeurs, médecin à Versailles (et mère de 5 enfants) a eu un mal fou à trouver ses 18 masques hebdomadaires (pharmacies en rupture de stocks), la Chine est actuellement en surproduction de masques. Je viens d’interviewer quelqu’un à Hangzhou qui m’a confirmé pouvoir livrer des millions de masques en France en quelques jours. Il est faux de dire qu’il n’y a pas de masques disponibles. Comme vous le savez sans doute, de nombreuses usines chinoises ont transformé leurs chaînes de production pour produire des masques (de différentes qualités, de ceux à usage unique jusqu’aux normes les plus élevées). Mais la France a imposé des restrictions (décret du premier ministre du 13 mars 2020 ci-joint) qui semblent compliquer et ralentir l’importation et la distribution des masques en France.
Inonder le marché français de masques et en imposer l’utilisation par tous permettrait de lever assez rapidement le confinement. Les masques pourraient être subventionnés ou distribués gratuitement, ce qui coûterait beaucoup moins cher à l’économie que les conséquences d’un confinement drastique ‘à la chinoise’. Entre le confinement et le port du masque comme forme de confinement individuel et mobile, les Français ne devraient pas hésiter longtemps.
Je vous remercie de votre attention en espérant sincèrement que ce rapport d’expérience pourra vous être utile et incitera les autorités françaises à vite évoluer dans leur gestion de cette crise afin de privilégier des solutions humaines et efficaces, à commencer par le port du masque comme mode de confinement mobile et individuel.
Bien sincèrement et en restant à votre disposition,
Florence de Changy
@fchangy (adresse Twitter)
Entièrement d’accord, avec le message d’Hopy…La prévention commence par le port de masque et le lavage de main.
Lors de la conférence de presse de Mme l’L’ARS , elle a banalisé le port de masque en toussant deux fois dans ses mains, de plus sans utiliser le SHA , elle passe le micro .
Elle n’a pas , elle aussi, suivi le protocole..
Alors, comme elle a un déni de la gravité de ce virus puisqu’elle le compare à un petit rhum.
Qu’elle cesse d’être la donneuse de leçon.
Pour moi, c’est : masque, lavage des mains, cofinage…
Restez chez -vous!
La première fonction du fonctionnaire français est de se conformer aux signes venants d’en haut. On l’appelle couramment « ne pas faire des vagues ». C’est ça, la carrière…
Or, comme les signes d’en haut sont ordinairement bêtes et/ou irresponsables, le conformisme du fonctionnaire doit anéantir sa conscience professionnelle – à supposer qu’il en avait… (cf l’autre ARS et malathion..)
C’est ce qui peut expliquer la perte de crédibilité choisie de cette dame passionnée, énergique et prête à l’action … de suivre les consignes (d’après le rouge à lèvres)
😂
Au moins, le préfet aurait laissé le marché ouvert en contrôlant les accès, ce qui aurait permis d »éviter que la population soit concentrée en grandes surfaces…
Cette guerre d’ego entre l’ARS et la préfecture est indigne de la situation a=actuelle.
Pour le reste j’ai lu sur l’autre article que l’ARS a organisé à peine plus de 200 tests, avec une population reconnue de 37 cas sur 200 tests, ça nous fait un taux de contamination de 18.5% sur les personnes testées, ce qui est un chiffre monstrueux…
De plus avec une offre de même pas une centaine de lits, en fait même pas 80, et même pas 60, et en fait à peine 40 lits à terme pour une population de 300.000 personnes, on est très mal barrés si la pandémie devenait plus virulente…
Le gouvernement prévoit 14.000 lits en réanimation pour 60 millions de personnes, c’est à dire 1 place pour 4285.
Ce qui veut dire que avec 300.000 habitants en Guyane, nous allons donc disposer de 70 places?
Je n’ose quand même pas imaginer que nous aurions moins que ça?
Sommes nous à ce points les parents pauvres des départements français?
Que fait l’ARS ? ? ?
Cette personne est souvent critiquée mais je n’ai pas le sentiment que la situation en guyane sur le plan sanitaire ait été particulièrement mal gérée par l’ARS jusqu’à présent.
Aïe! j’ai bien peur que sur ce coup là, le préfet ne change de Bort !
Changer la personne ne servirait à rien, comme changer le préfet non plus.
Ca serait comme changer de pansements sur la jambe en bois d’un malade auto-immune…
Je suis d’accord avec le Jaguar, pour l’instant elle fait le Job….