Alors que se tient les 8 et 9 août à Belém do Pará le Sommet de l’Amazonie annoncé il y a deux semaines par Guyaweb dans un article intitulé « Belém, centre du monde environnemental en 2025 », on apprend par Libération que « La Guyane française est la grande absente du sommet sur l’Amazonie » mais qu’elle y est représentée à travers l’ambassade de France au Brésil.
Dans cet article de Guyaweb daté du 25 juillet intitulé « Belém, centre du monde environnemental en 2025« , notre nouveau correspondant au Brésil Jean-Mathieu Albertini annonçait que la COP 30 se déroulerait à Belém en 2025 et que par ailleurs une sorte de répétition miniature se tiendrait aussi dans la capitale de l’État brésilien du Pará les 8 et 9 août 2023 : le Sommet des pays d’Amazonie.
« Neuf pays, dont la France, sont ainsi attendus au sommet des pays d’Amazonie les 8 et 9 août prochains à Belém, sorte de répétition miniature de la COP 30. Alors que les relations sont globalement distendues, ce sommet entend initier un rapprochement pour affronter les problèmes régionaux de manière coordonnée. Hormis la France, tous font partie de l’Organisation du traité de coopération amazonienne, qui ne s’est jamais réunie en 45 ans d’existence » analysait Jean-Mathieu Albertini.
La Guyane, qui se situe dans le poumon vert du Monde, n’y est donc pas représentée par les élus politiques locaux. » Invité personnellement par Lula, Emmanuel Macron ne sera pas présent à Belém. Il n’a pas non plus jugé utile d’y envoyer des représentants de la Guyane française dont la forêt amazonienne occupe 90 % du territoire » écrit Libération ce mardi 8 août, ajoutant que « le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, s’étonnait de «ne pas avoir été mis au courant par le ministère ni associé à ce sommet» ».
Néanmoins, contacté par Libération, l’Elysée a fait savoir que «l’ambassade représente la France et par conséquent l’intégralité des territoires français, dont la Guyane fait partie ». Une manière d’éteindre la polémique sur l’absence des élus locaux et nationaux au Sommet de l’Amazonie, dénoncée par les députés de Guyane et le président de la Collectivité territoriale de Guyane.
Jean-Victor Castor, député (GDR) de la première circonscription du territoire guyanais situé dans le poumon vert du Monde, s’est ainsi indigné auprès de Libération : « La parole de la France ne peut pas être crédible à l’international. Le gouvernement prône une politique environnementale mais ne s’intéresse pas à la situation de la Guyane.»
Quant au président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, il ajoute que « dans les coulisses des pays d’Amazonie, il n’était pas très bien vu que ce soit le président Macron qui représente la France sans venir avec une délégation de la Guyane».
Pour finir, Davy Rimane, député (GDR) de la deuxième circonscription de Guyane et actuel président de la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, regrette que » les représentants politiques guyanais en seront donc réduits à regarder ce qui va être discuté pour voir ce qui peut être appliqué sur notre territoire».
5 commentaires
Macron avait prévenu qu’il n’était pas le père noël…
En vacances à Brégançon, Macron est sans doute trop occupé à faire du jet-ski…
Et Serville dépend du ministère pour être mis au courant de ce sommet !?!?
Et Rimane et Castor, ont-ils besoin de la permission de Paris pour aller à Bélem ?!?!
C’est vrai que c’est un peu étonnant que le Président ne s’y soit pas personnellement rendu mais bon, il n’est pas à une contradiction prêt. En même temps on peut comprendre qu’il n’a pas envoyé nos 3 amateurs, sorte de pieds nickelés qui nous auraient de toutes les façons ridiculisés.
Et pourtant, la France est membre observateur de l’OTCA au titre de la Guyane depuis 2004, elle avait donc toute légitimité pour y participer (Sarkozy l’a fait en 2009), d’autant plus que c’est le Conseil régional qui devait initialement la représenter lors des sommets, ce qui ne s’est jamais concrétisé, on le vérifie une fois de plus.
Mais qui aurait pu représenter dignement la Guyane à ce sommet sur l’environnement ?
Serville qui veut brûler la forêt Guyanaise pour produire de l’électricité (dérogation red3)?
Castor et Rimane qui défendent l’exploitation pétrolière et minière ?
qui dénoncent publiquement la « mise sous cloche » de la forêt Amazonienne ?
qui demandent le désenclavement de petits villages isolés par les centaines de kilomètres de pistes pénétrantes qui sont les jalons de la déforestation massive ?
qui exigent le transfert du foncier autochtone pour développer une agriculture massive et la parcellisation de la forêt au « peuple Guyanais » ?
Castor soutient Petrobras et on l’aurait envoyé au Brésil défendre la protection de l’environnement ?
Hein ? pardon ?
Avec de tels élus opposés à la préservation de l’environnement Amazonien, la France n’avait donc pas d’autres choix que celui d’y envoyer seulement son ambassadeur.