La vitesse maximale autorisée va être abaissée de 90 à 80 km/h à partir du 1er juillet sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central.
Il s’agit en effet du « réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents » explique la préfecture, la vitesse étant « la première cause des accidents mortels en France » tandis qu’en Guyane « 78 % des accidents mortels se sont produits sur les routes limitées à 90 km/h » entre 2012 et 2016.
La Guyane, « confrontée à une mortalité routière importante » et où « la vitesse et la conduite sous l’emprise de l’alcool sont les premières causes des accidents mortels », est donc directement concernée par cette modification de la réglementation voulue par le Premier ministre Edouard Philippe.
L’abaissement de la vitesse maximale autorisée vise à réduire « les effets de la vitesse sur la conduite », avec en particulier la « diminution des distances d’arrêt : plus la vitesse est élevée, plus la distance d’arrêt est grande », ainsi que l’ « augmentation du champ visuel des conducteurs : plus la vitesse augmente, plus le champ de vision est réduit ».
La préfecture de Guyane précise que l’abaissement de la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h fera l’objet d’une évaluation le 1er juillet 2020, ces deux années devant permettre « d’analyser précisément et objectivement les effets réels de cette mesure sur l’accidentalité routière ».
Et de conclure avec un exemple concret : « un trajet Cayenne – Saint-Laurent-du-Maroni à 90km/h prend 3h23. Ce même trajet à une vitesse de 80km/h ne dure que 20 minutes de plus. Une vie épargnée vaut bien plus que 20 minutes de gagnées ! »
6 commentaires
C’est une très bonne décision prise par le gouvernement, surtout concernant les routes nationales en Guyane. Nous avons pas des routes nationales mais des routes communales, vu l’état de nos routes.
Encore une mesure qui va faire des victimes sur les comptes bancaires des utilisateurs de véhicules…
Il n’y a pas de route secondaire en Guyane, alors qu’est-ce que l’on va nous enquiquiner la vie avec ces mesures idiotes…
20 minutes de plus aller + 20 minutes de plus retour = 40 minutes de plus, c’est lourd sur une journée de travail…
C’est pas dur de caler son pied doit pour tenir le 80. Ou d’utiliser un limiteur. Prendre un PV pour excès de vitesse en Guyane, faut le faire exprès…
Pour le temps, d’autant plus qu’on est loin de rouler à 90 partout, notamment entre Iracoubo et SLM, suffit de pas s’arrêter à Iracoubo et les 20 minutes sont gagnées. Il y a justes quelques ponts en sortie de virage limités à 50/70 par manque de visibilité.
Mais bon en Guyane, comme dans le reste du territoire français, tout le monde est au-dessus des règles.
L’état de certaines voitures laissent rêveur sur la tenue de route. Entre les pneus de marques exotiques dans des états douteux, les éclairages qui la nuit sont éteints (volontairement) ou essaient d’éclairer la Lune, les freins douteux.
Je ne parlerai pas de l’état et des compétences de certains conducteurs.
Et puis plus simplement, entre les jeunes qui roulent à vélo, les pauvres en 2 roues lents, et les vieux qui réagissent doucement, çà fait pas de mal de limiter.
40 min à ajouter à 6h46min pour faire Cayenne-St Laurent aller-retour, cela va certes ralentir les travailleurs qui font ce trajet. Sont-ils si nombreux à faire 7 heures de trajet quotidien pour leur travail ?
Dans la pratique, cela va ajouter au plus 3 min environ à un trajet de 30 min.
Au plus … car rares sont ceux qui roulent à 90 km/h de leur point de départ à leur arrivée, sans rencontrer ni ralentissement, rond-point, croisement ou zone limitée à 50km/h.
Quant aux personnes qui aiment renflouer les caisses de l’état, elles peuvent en effet ne pas respecter les règles de conduite (et se trouver toutes les bonnes excuses), quitte à permettre à la Guyane de garder sa 1ère place au classement de la mortalité routière. (2016 : Guyane championne de France avec 0,15 mort pour 1 000 habitants)
Bah les taxi-collectifs qui, en roulant à tombeau ouvert, font 2 allers/retours par jour et prenne un max d’argent, aux pauvres.
Pour les chiffres : http://www.linternaute.com/auto/accident/classement/departements/accidents
Où l’on voit que l’on a le deuxième taux d’accident en France, juste derrière Paris (2 millions d’habitants dans un espace limité), le troisième de morts, le deuxième de blessés…
Mais bon, on emmerde le monde. Que les gens aillent rouler aux US (distances importantes) ou en Europe du Nord (vitesses limites faibles) au lieu de se plaindre.
Comme disait un ancien préfet, moustachu distingué qui conduisait sa voiture le soir pour rentrer lui-même : « Quand on voit ce qui se passe, c’est à se demander pourquoi il n’y a pas plus d’accidents ».
Passer de 90 à 80, cela ne va rien changer aux bonnes habitudes des conducteurs émérites qui empruntent l’avenue de l’université Harvard (ZAC Hibiscus à Cayenne, derrière le campus universitaire) à des vitesses faisant pâlir les automobilistes de la RN1, dans une zone pourtant urbaine limitée à… 50 ! Au vu de la fréquentation en piétons et cyclistes de ce quartier à la population en constante augmentation -surtout des enfants- je ne serais pas surpris que cet axe soit bientôt rebaptisé le boulevard de la mort. Mais bon, les pouvoirs publics peuvent se rassurer et dormir sereinement, jusqu’ici tout va bien, il n’y a eu que des dégâts matériels, alors à quoi bon mettre une signalisation et des ralentisseurs et effectuer des contrôles sur une belle ligne droite urbaine d’un kilomètre de long ? Faudrait quand-même pas priver de leur sensationnel plaisir quotidien les conducteurs émérites !
Quant aux routes véritablement concernées par la baisse de la limitation de vitesse de 90 à 80, ce n’est pas tant la vitesse en soi qui est dangereuse, mais plutôt la vitesse cumulée à des comportements extrêmement dangereux tels que les dépassements sur des lignes continues, sans visibilité ou distance suffisantes, dans un trafic parfois dense, le non respect des distances de sécurité, le non usage du clignotant mais bon usage du téléphone portable jamais loin de la bouche et des oreilles, bref un florilège de comportements exemplaires, quotidiennement vérifiables sur nos routes, sans parler de l’état des véhicules et, en particulier, des pneus ! Quand on ajoute à cela, quelques joints et binouzes au volant, on obtient un cocktail malheureusement létal.