A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés ce mercredi 20 juin, l’association Le Refuge alerte les élus et les acteurs sociaux sur la « situation préoccupante des migrants notamment LGBT ».
En effet « ces personnes sont aujourd’hui victimes d’une double discrimination en raison de leur origine, de leurs conditions de migrants et de leur orientation sexuelle et/ou identité de genre » explique la délégation guyanaise de l’association reconnue d’utilité publique Le Refuge, qui propose hébergement temporaire et accompagnement psychologique et social aux jeunes victimes d’homophobie ou de transphobie et qui a fêté ses quinze ans en mai dernier (Guyaweb du 03/05/2018).
Le Refuge rappelle que « la situation des personne LGBT est préoccupante » en Guyane où « l’acceptation de l’homosexualité et de la transidentité reste délicate » et où « l’homophobie et la transphobie sont présentes de manière plus virulente qu’en métropole ».
La Guyane « doit en outre faire face à la question migratoire » qui implique « des difficultés d’intégration sociale » en raison d’un « manque de dispositifs d’accueil pour les réfugiés », ce qui fait que « des milliers de personnes se retrouvent sans-abri, dans une situation d’extrême précarité ».
Pour Le Refuge, « les implications de cette situation déjà navrante sont démultipliées lorsque s’ajoute à l’équation la question LGBT. Dans un nombre non négligeable de cas les migrants tentent d’entamer la procédure d’asile car ils sont persécutés dans leur pays d’origine (que ce soit par la population ou même par l’Etat) à cause de leur orientation » mais ces individus sont « mal pris en charge par l’administration française ».
De plus, « l’Etat français reconnaît le droit d’asile légitime à certaines communautés persécutées dont les LGBT mais communique trop peu à ce sujet. Les personnes concernées n’en sont donc pas informées et ne le mentionnent pas lors de leur demande d’asile, alors que cela leur aurait certainement permis d’obtenir la protection dont ils ont besoin ».
Le Refuge évoque à ce titre le cas des LGBT d’Haïti ainsi que celui des homosexuels du Guyana, l’homosexualité étant punie de « peines de prison allant jusqu’à la perpétuité » dans ce dernier pays.
Critiquant la récente loi Asile et Immigration, Le Refuge « enjoint l’Etat français à investir plus de moyens pour accueillir et accompagner les migrants qui arrivent sur le territoire sans négliger ceux qui fuient leur pays en raison de leur orientation sexuelle », car « au nom du respect des droits de l’Homme et de nos valeurs françaises il est nécessaire de leur assurer des conditions de vie décentes au cours de la procédure de demande d’asile et après l’obtention du statut de réfugié ».
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