Au moins 20 personnes ont péri et 250 ont été blessées après le passage samedi du cyclone tropical Chido à Mayotte, ont indiqué les autorités dans un bilan encore très provisoire.
Le bilan du passage à Mayotte du cyclone tropical Chido s’annonce lourd. Ce dimanche, 24h après que le département français de l’océan Indien ait été touché par ce cyclone de forte intensité, les autorités ont fait état de 20 morts et 250 blessés dans un bilan actualisé ce lundi matin, qu’elles précisent encore très provisoire.
« Il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers » de morts, a déclaré dimanche le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur la chaîne Mayotte la 1ère. Mais selon le représentant de l’Etat dans l’archipel, il sera « très difficile d’avoir un bilan final » étant donné que la tradition musulmane, majoritaire dans le département, veut que les personnes décédées soient enterrées « dans les vingt-quatre heures ».
Avec des rafales observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper le territoire ultramarin depuis plus de 90 ans, selon Météo France. L’oeil du cyclone tropical Chido est passé samedi « au nord de Mayotte entre 09h et 13h » indiquait dans un communiqué la préfecture de Mayotte qui a décidé « le passage de l’alerte cyclonique en niveau violette », soit le plus haut niveau d’alerte.
Les importantes rafales de vent ont ravagé Grande Terre, principale île de l’archipel mahorais où se concentre la majorité des 320 000 habitants du département le plus pauvre de France. Un tiers de cette population vit notamment dans des bidonvilles. Après le passage du cyclone, cet habitat précaire est « complètement détruit » a déclaré le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, samedi, à l’issue d’une réunion interministérielle de crise. De nombreuses victimes sont potentiellement ensevelies sous ces amas de tôles.
Le ministre a estimé qu’il « faudra sans doute des jours » pour « affiner » le bilan humain. Mais « nous craignons qu’il soit lourd », a-t-il prévenu, parlant d’une « situation dramatique ». Il est, avec son homologue des Outre-mer, depuis ce lundi dans l’archipel et a annoncé l’envoi de renforts massifs pour la sécurité civile. Environ 800 personnels, du matériel et du personnel médical vont converger vers Mayotte depuis l’Hexagone et la Réunion pour venir en aide à la population qui manque d’eau et de nourriture.
L’hôpital touché
La situation laisse présager de sévères difficultés d’approvisionnement en eau dans un archipel déjà soumis à des coupures régulières. Plus de 15 000 foyers ont par ailleurs été privés d’électricité, selon la ministre de la Transition écologique démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher. Les appels téléphoniques, y compris d’urgence, ont été drastiquement limités.
Plusieurs infrastructures essentielles, comme l’aéroport de Mamoudzou, ont également été touchées par le cyclone. Le système hospitalier a lui aussi subi de nombreux dégâts. « Nous avons une situation qui est très dégradée, avec un hôpital qui a été très endommagé et des centres médicaux qui sont inopérants », a indiqué ce lundi sur France 2 Geneviève Darrieussecq, ministre démissionnaire de la Santé.
Sur X, la députée mahoraise Estelle Youssouffa (groupe Liot), appelle les autorités à déclencher l’état d’urgence pour « déployer l’armée » dans l’archipel afin de « protéger la population des pillages« .
Depuis hier, de nombreux sinistrés ont rejoint les centres d’hébergement d’urgence ouverts avant l’arrivée du cyclone. « Beaucoup d’entre nous avons tout perdu », a déploré sur Franceinfo le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, faisant état du « cyclone le plus violent et destructeur que nous ayons connu depuis 1934″.
Les îles voisines des Comores ont en revanche été largement épargnées par le cyclone qui a touché ce dimanche la côte du Mozambique.
Photo de Une : le cyclone tropical Chido a frappé samedi de plein fouet Mayotte avant de poursuivre sa route meurtrière vers le Mozambique © Météo France
3 commentaires
On va pouvoir mesurer le mépris de l’état colonial à l’endroit de ses citoyens de seconde zone.
C’est plus de l’indifférence que du mépris… Ce qui revient il est vrai un peu au même. L’ampleur de la catastrophe est directement liée au fait que la moitié de la population de Mayotte vivait dans des bidonvilles. Une situation impensable concernant des citoyens de régions métropolitaines… Et qui s’attend sérieusement à ce que cela change après le passage de ce cyclone.
Eh bien, quand on évoque des citoyens de seconde zone…Pour Bayrou les mahorais ne font même pas partie du territoire national…
« Le président de la République a annoncé qu’il irait à Mayotte. Il n’est pas d’usage que le premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire national… » (Source Médiapart – Bayrou dans l’hémicycle ce mardi 17 décembre)
La,vache. On a encore décroché le gros lot avec ce champion…Tu mesures bien comme il faut, Frog?