Afin d’appuyer les campagnes de rappel des constructeurs automobiles, la préfecture de Guyane lance ce 8 janvier une campagne d’information pour appeler les conducteurs concernés par des airbags Takata défectueux à les faire changer sans tarder. Ces airbags peuvent occasionner des blessures graves, voire mortelles, par la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement du coussin.
Le scandale industriel Takata, révélé en 2014, continue d’avoir des répercussions dix ans plus tard. L’équipementier japonais, qui fournissait en airbags de nombreuses marques automobiles, a fait faillite lorsqu’ont été exposées au grand jour des failles dans la conception de ses coussins gonfleurs.
Censés sauver des vies, les airbags Takata peuvent occasionner des blessures graves, voire mortelles, au conducteur et au passager avant. Ces blessures sont provoquées par la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement de l’airbag.
Ces airbags défectueux sont mis en cause dans des accidents ayant conduit à 27 morts et plus de 400 blessés dans le monde. Plusieurs ont eu lieu Outre-mer, où les conditions climatiques d’humidité et de chaleur favorisent particulièrement le vieillissement et la dégradation de ces airbags qui équipent de nombreux véhicules construits entre 1998 et 2019. Près d’un véhicule sur cinq, dans les années 2000 et 2010, à l’échelle du monde.
Aux Etats-Unis, où le scandale industriel a éclaté, l’agence fédérale en charge de la sécurité routière (NHTS) donne le chiffre de 67 millions d’airbags défectueux. Selon l’institut de recherche Tokyo Shoko, cité par Forbes, environ 100 millions d’airbags ont été concernés dans le monde au total. Il n’existe pas de décompte précis en France, mais de très nombreux véhicules sont concernés par cette bombe à retardement (voir la liste des véhicules touchés par le rappel constructeur).
Plusieurs campagnes de rappel, orchestrées par les constructeurs automobiles, ont eu lieu ces dernières années. Afin des les appuyer et les intensifier, la préfecture de Guyane lance ce mercredi 8 janvier une campagne d’information à destination des automobilistes guyanais et les appelle à faire changer leurs airbags Takata sans tarder.
La préfecture incite les conducteurs à vérifier s’ils sont concernés, et à contacter au plus vite le cas échéant un réparateur/garagiste de la marque de leur véhicule qui procédera gratuitement et sans condition au remplacement des airbags défectueux. L’immobilisation du véhicule est « inférieure à une demi-journée » souligne la préfecture.
« Si votre véhicule a été construit entre 1998 et 2019 : vérifiez vos courriers ou contactez le constructeur pour vérifier si vous êtes concerné (retrouvez les contacts des constructeurs sur cette adresse web » indiquent les services de l’Etat en Guyane.
Dans le sillage de ce scandale, la justice française s’est saisie et a ouvert une dizaine d’informations judiciaires des chefs « d’homicide » ou de « blessures involontaires », notamment en Guadeloupe où cette affaire a commencé à l’échelle française. En Guyane, une information judiciaire ouverte contre X a été ouverte depuis début 2021 « pour homicide involontaire suite à un accident mortel survenu en décembre 2020 impliquant ce type d’airbag et de véhicule » nous indiquait en mai dernier l’ex-procureur de la République en Guyane, Yves Le Clair. A ce stade, personne n’a encore été mis en examen.
Photo de Une : un airbag défectueux de la marque Takata, impliqué dans un accident mortel en Australie © Creative commons
1 commentaires
Un peu léger comme information. Tous les véhicules construit entre 1998 et 2019 cela doit représenter 80 % du parc Guyanais.
Impossible de traiter une telle situation dans des délais raisonnable. La campagne préfectorale va t’elle préciser les marques et modèles concernés ? Et les médias relayeront ils convenablement parce que la c’est une alerte très mal lancée.