L’avion affrété par la Collectivité territoriale de Guyane pour pallier la fin de la desserte aérienne assurée par Air Guyane a repris ses vols mardi après avoir été cloué au sol lundi suite à une suspicion de panne. Encore en rodage, le dispositif doit être renforcé en fin de semaine par l’arrivée d’un équipage supplémentaire qui permettra des rotations 7 jours sur 7 a annoncé la CTG.
La « panne » n’aura duré qu’une journée. Arrivé en Guyane mercredi dernier pour pallier l’urgence de l’arrêt de la desserte des communes de l’Intérieur depuis la liquidation d’Air Guyane, l’avion affrété par la CTG ne pouvait déjà plus voler ce lundi. Le Twin Otter de la compagnie Zimex Aviation était cloué au sol en raison « d’une suspicion de panne » a indiqué à Mo News le PDG de Chalair, compagnie choisie par la CTG mais qui sous-traite l’affrètement à la société suisse Zimex.
Au final, l’avion n’a été remisé au garage qu’une journée pour vérification. La suspicion a été rapidement éludée par les mécaniciens et les vols ont pu reprendre dès mardi 10 octobre. Mais les deux rotations depuis Cayenne vers Maripasoula en passant par Saül prévues le lundi n’ont pas pu être effectuées.
En tout, d’après le plan de vol de l’appareil pour cette semaine, douze rotations sont inscrites au programme, du lundi au samedi, soit deux par jour avec un départ de Félix-Eboué le matin à 8h, puis un autre en début d’après-midi.
La moitié de ces roulements passe par Saül, la seule des cinq communes uniquement accessible par les airs. Les autres rotations sont principalement en direction des communes de l’Ouest (Maripasoula, Grand-Santi, Saint-Laurent), plus importantes démographiquement, tandis qu’un seul vol est prévu vers Camopi.
Le dimanche, Zimex le consacre au transport du fret vers toutes les communes concernées par la fin de la desserte d’Air Guyane, dans la limite du poids que son Twin Otter DHC6-300 peut transporter. Deux tonnes maximum selon la fiche de présentation de la flotte de Zimex qui nous indique également que la compagnie possède en tout neuf appareils de ce type.
Augmenter le nombre de rotations
Mais la mission principale de l’avion loué par la CTG n’est pas le transport du fret, assuré en majeure partie par l’Etat et le pont aérien mis en place par la préfecture. Le Twin Otter doit, lui, transporter les passagers. Du moins uniquement ceux pouvant justifier d’un motif impérieux de se déplacer, et dans la limite des 19 places du bi-moteur.
Ces places sont en priorité réservées aux personnels médicaux et paramédicaux, patients justifiant d’un RDV médical, personnels en charge de la sécurité civile, agents des services de gardiennage et personnels en charge du fonctionnement des services publics (eau, électricité, téléphone, Poste, CTG), selon la liste des conditions d’éligibilité édictée par la Collectivité territoriale de Guyane qui centralise les demandes et prend en charge le coût du billet.
Les déplacements pour formalités administratives, pour motifs funéraires, pour procédures administratives (pièces d’identité), judiciaire et de police, pour motifs professionnels à caractère urgent et pour concours et examens sont également considérés comme des motifs impérieux.
Si lors des premières rotations l’avion affrété a volé avec très peu de passagers (4-5 personnes en moyenne), Gabriel Serville a affirmé lundi au micro de Radio Peyi que « depuis que l’information a circulé, nous avons dépassé les 45 personnes sur les deux derniers jours« . Le président de la Collectivité a également annoncé le renforcement du dispositif par l’arrivée en fin de semaine d’un équipage supplémentaire de pilotes qui « va permettre d’augmenter le nombre de rotations, de voler 7 jours sur 7 y compris le week-end« .
Critiqué dans l’opinion publique sur le choix de la compagnie Chalair, récemment condamnée par la justice pour travail dissimulé, Gabriel Serville a profité de son passage en radio pour défendre sa décision. « Je ne suis pas la DGAC, ni le ministre des Transports ou magistrat. Je suis un politique qui a une population qui se plaint de ne pas être mobile et qui a en face une compagnie disponible avec toutes les autorisations, donc je ne pouvais refuser. J’ai assumé ma responsabilité. Si c’est la seule compagnie disponible, je dois la faire venir en Guyane. Ce n’est pas facile de trouver dans l’urgence une compagnie avec les bons avions, les pilotes et le CTA. Si certains ont des contre-propositions, je suis disposé à les entendre.«
Ce pont aérien mis en place en urgence doit durer 31 jours à compter du 5 octobre, moyennant 528 000 euros de location. Il reste donc 25 jours à la CTG pour mettre en place la Délégation de service public d’urgence qu’elle projette et qui devrait permettre de revenir à la situation pré-liquidation judiciaire d’Air Guyane en termes de nombre de places et de rotations.
Photo de Une : le Twin Otter de la compagnie Zimex Aviation lors de sa première rotation jeudi 5 octobre © CTG
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