Débuté le 11 août, puis prolongé jusqu’au 20, le mouvement social des hôtesses, des stewards et du personnel au sol de la compagnie aérienne Air Caraïbes a été étendu au vendredi 25 août en raison de l’échec des négociations avec la direction. Les salariés grévistes réclament des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail tandis que la compagnie recourt aux affrètements pour limiter les perturbations sur ses vols.
La grève se durcit à Air Caraïbes. Entamé le 11 août par les hôtesses, les stewards et le personnel au sol de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de l’Hexagone, le mouvement de protestation devait prendre fin le 15 août. Devant l’échec des négociations avec la direction, qui portent sur une revalorisation des salaires à hauteur de celle octroyée aux pilotes de la compagnie et de meilleures conditions de travail – stabilité des plannings et des jours de repos, octroi de sièges de repos en vol en quantité suffisante pour les personnels affectés sur les A330 notamment – , la grève a été prolongée une première fois jusqu’au 20 août.
Mais ce week-end, arguant d’une réponse « insatisfaisante » à ses revendications, le SNPNC-FO (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial-Force Ouvrière), majoritaire au sein du personnel de cabine d’Air Caraïbes, a appelé à poursuivre la grève jusqu’au vendredi 25 août. Symbole d’une protestation qui s’intensifie, un rassemblement « statique » des grévistes a été organisé ce lundi 21 août au terminal 4 de l’aéroport parisien d’Orly d’où décollent les avions d’Air Caraïbes à destination, entre autres, des Antilles et de la Guyane,
Seuls ces long-courriers de la compagnie sont concernés par la grève qui ne s’est pas étendue aux lignes régionales antillaises assurées par trois ATR-72.
Aucun vol annulé
En plus « de négociations de sortie de crise » stériles, le SNPNC-FO déplore l’attitude de la direction qui « préfère dépenser les fruits de leurs efforts dans des affrètements d’autres compagnies afin de limiter les effets de la grève plutôt qu’investir sur ses salariés« . Des affrètements qui consistent ni plus ni moins en la location d’un appareil avec son équipage et qui permettent à la compagnie de limiter les impacts de la grève sur son programme de vols.
En effet, depuis le début du mouvement social, Air Caraïbes fait appel à des compagnies européennes, toutes autorisées au préalable par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et répondant en tout point aux réglementations françaises et européennes, pour assurer les rotations. Résultat, aucun vol n’a été annulé depuis le début de la grève selon la direction, qui profite de l’obligation faite aux salariés grévistes de se déclarer 48 heures en avance pour réorganiser son activité, estime le syndicat SNPNC-FO
De quoi tendre des négociations improductives jusqu’ici. Selon la direction, incarnée par Christine Ourmières-Widener qui a succédé à Marc Rochet le 1er juillet, les revendications seraient non réalistes car les « demandes salariales vont bien au-delà des 7% déjà accordés en début d’année » a-t-elle précisé à l’AFP. Mais après avoir notamment rogné sur les salaires pour faire face à la pandémie de Covid-19, cette position passe mal auprès des salariés à l’heure de la reprise.
Photo de Une : en guise de protestation, un rassemblement statique devant le terminal 4 de l’aéroport d’Orly a été organisé ce lundi par les personnels grévistes d’Air Caraïbes, en lutte pour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail © Wikimedia Commons
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