40 ans après, les revendications des peuples autochtones de Guyane restent entières
Les 8 et 9 décembre 1984, un rassemblement amérindien se tenait au village kali’na d’Awala à l’Ouest de la Guyane. Ce fut l’acte fondateur du militantisme autochtone guyanais. Le discours politique prononcé par Félix Tiouka est devenu un texte fondamental pour les luttes autochtones en Guyane. Le 9 décembre 1984, le président de la jeune Association des Amérindiens de Guyane française, Félix Tiouka, prononce une « adresse au gouvernement et au peuple français », intitulée « notre terre, nous l’aimons et nous y tenons ». Il y expose la « situation de dominés » des Amérindiens de Guyane, descendants des premiers habitants présents…
La suite de cet article est réservée aux abonné(es).
Rejoignez-nous et faites vivre l’information d’intérêt général et de qualité. Restez bien informés et accédez à nos informations, reportages, enquêtes et analyses, à lire nulle part ailleurs !
Lisez la suite pour 1€
Je m'abonneVous êtes abonné(e) Identifiez-vous
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.
5 commentaires
En tout cas, depuis du côté de la préf…il y a bien une sorte de jurisprudence « Courtois ». 40 ans après le préfet prend désormais grand soin d’éviter de pointer le bout de son nez à la moindre cérémonie autochtone. Comme en choisissant de snober l’inauguration du mémorial d’Iracoubo cette année…
En fait t’es le bhl lokal toi, cette propention à faire le vide autour de toi.
Une propension à faire le vide… Tu me prêtes bien du pouvoir, Frog. Et d’ailleurs toi tu es toujours là. Ne te dévalue pas de la sorte, allons… En outre, je te signale que Madame Pipi et ton pote Morvandiau, sont plutôt partis batifoler sur FG pour y troller mon identité… J’ai donc plutôt l’impression d’attirer quelques groupies fanatiques… Si tu m’autorises cette petite prétention. Quant à savoir savourer la tranquillité d’un champ de bataille après que le vulgum pecus ait pris la poudre d’escampette. Je ne pense pas que BHL ait jamais eu du goût pour ces petits bonheurs simples…
A ce propos, tu en penses quoi de xxxxgier qui rempile finalement à Guyaweb sous le pseudo de BELLOD (après s’être vanté de s’être fait remboursé son abonnement)? Où tu y vois un quelconque vide, quand la dame pipi voyeuriste est juste cachée derrière la porte et qu’elle a enfilé un de tes vieux slip? Du vide? Moi je trouve que c’est limite de la promiscuité…
On notera néanmoins ces dernières années une très nette politisation des représentants de la lutte autochtone, notamment par le biais d’un rapprochement constant vers la mouvance indépendantiste et autonomiste locale.
Déjà en 2015, l’on retrouvait donc Florencine Edouard (Onag), Milca Sommer-Simonet (Onag), Guillaume Kouyouri, Pauline et André Tiouka…sur la liste menée par Fabien Canavy du MDES. Alexis Tiouka préférant rejoindre son amie Christiane Taubira sur la liste walawari de Line Létard.
Plus récemment, on aura aussi relevé la grande proximité entre Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole des peuples autochtones lors du congrès d’avril 2024, et le MDES. La revendication récente portée par le député Castor, avec l’appui entre autres de l’auteure de l’article, en faveur d’une commission vérité sur cette politique assimilationniste menée au travers des homes indiens, illustre également ce rapprochement politique.
Et ce avec, in fine, l’obtention de quelques succès locaux symboliques mais significatifs, comme la résolution autochtone arrachée inextremis lors du congrès des élus locaux. Un succès demeurant, il est vrai, des plus virtuels sans l’aval (peu probable) de l’État. Mais toutefois une avancée locale notable dans les esprits et les postures, car validant donc le principe d’un droit de veto (avis conforme) reconnu aux autochtones. Une reconnaissance de principe officielle du droit autochtone votée par une instance locale, qui n’existe nulle part ailleurs au sein de la république, par ailleurs en proie à ses tourments universalistes et jacobins (répression de la lutte indépendantiste kanak). Ceci mérite peut-être d’être rappelé.
Dans son discours de 1984, Félix Tiouka fustigeait essentiellement la « domination blanche » ou la « majorité blanche » et évoquait très peu le rôle des autres composantes locales. Ses rares allusions aux « élus » ne laissent cependant que peu de doute quant au fait que, sans trop les désigner, il rattachait bien en toute logique ces « sous-fifres » assimilés au modèle européen dominant.
Il y a donc une certaine cohérence à ce que la lutte autochtone se soit au fil du temps de plus en plus rapprochée de cette mouvance, ayant le plus défié et renié, elle aussi, l’autorité des «gouvernements blancs »… comme l’exprimait avec ses mots Félix Tiouka, que ce soit de façon tout aussi virulente et radicale dans la bouche d’un Jean-Victor Castor, ou de façon beaucoup plus consensuelle dans celle de Gabriel Serville.
En somme, dans un jeu ambigu de fraternisation et/ou d’instrumentalisation réciproque, l’émancipation des uns servant de marchepied à l’émancipation des autres (caution morale versus caution politique) les élus sous-fifres de jadis, sont sur le papier officiellement devenus des alliés politiques objectifs de la cause autochtone…Et la question autochtone s’est donc imposée de façon indiscutable au sein des débats locaux sur l’évolution politique guyanaise. Ce qui est plutôt une vraie réussite pour une petite minorité qui a donc su valoriser et optimiser politiquement sa légitimité historique.