Le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane dénonce la tenue, au milieu de l’été, d’une enquête publique sur l’autorisation d’ouverture de travaux miniers concernant 5 forages d’exploration pétrolière, en mer dit permis « Guyane Maritime » de la compagnie Total. Stop Pétrole Offshore Guyane dénonce « une mascarade » car « en pleine torpeur estivale, le public ne peut être informé dans les conditions optimales » et il réclame que la procédure d’enquête publique soit « prolongée jusqu’à la fin du mois d’octobre pour permettre la tenue de réunions publiques. »
« Grâce à un formulaire numérique de participation à l’enquête publique », le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane « a permis à près de 1.600 citoyens de déposer leurs observations vis-à-vis de ce projet. A ce jour, 920 demandes ont été formulées en faveur de la prolongation de l’enquête ainsi que l’organisation de réunions publiques d’information afin de répondre aux questionnements légitimes du public » explique le Collectif.
Selon le Collectif de citoyens opposés au projet pétrolier offshore de Total « au regard des risques liés au projet, notamment de marée noire et de contamination des ressources halieutiques, les permanences en mairie ne sont pas suffisantes pour assurer la bonne information du public. »
Depuis le 16 juillet et ce jusqu’au 23 août se déroule une enquête publique sur le projet d’exploration pétrolière que devrait mener Total au large de la Guyane sur la zone de Nasua se situant à 2100 mètres d’eau de profondeur et à environ 150 kilomètres de Kourou. Quinze communes sont concernées par cette enquête publique. Il s’agit de Saint-Laurent-du-Maroni, Awala-Yalimapo, Mana, Iracoubo, Sinnamary, Kourou, Tonate-Macouria, Montsinéry-Tonnégrande, Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Roura, Régina, Ouanary et Saint-Georges de l’Oyapock.
30 permanences des commissaires enquêteurs
Comme pour toute enquête publique, une commission d’enquête a été désignée par le président du Tribunal administratif de Cayenne et elle se compose de cinq personnes à savoir un président, Daniel Cucheval, retraité, ancien directeur de la Dieccte Guyane, et quatre autres membres qui sont Maryse Gauthier, Laurent Balmelle, Claude-Henri Berna et Serge Boulard.
Ces commissaires enquêteurs sont en train de tenir 30 permanences dans les différentes communes précitées afin de répondre aux sollicitations de la population, qui pourra formuler ses observations sur le registre d’enquête publique mais aussi par courriel ou via le site internet dédié.
Un mois après la clôture de l’enquête publique fixée au 23 août, le président devra porter à la connaissance du public les conclusions motivées de la commission d’enquête qui seront déposées auprès des différentes mairies et à la Deal. Le rapport sera aussi consultable sur le site internet de la Deal et de la Préfecture.
Une demande de prolongation de l’enquête publique jusqu’au 31 octobre 2018
Mais selon le Collectif Stop Pétrole Offshore Guyane, « 80% des personnes ayant participé à l’enquête publique via leur formulaire ont exprimé leur inquiétude face aux impacts de ce projet sur le climat et 64% d’entre elles s’inquiètent de la présence du récif de l’Amazone à proximité des forages prévus par Total 5 (…) Il est donc absolument nécessaire d’organiser des rencontres avec les porteurs du projet afin que ces derniers en exposent les risques et les mesures de prévention prévues par Total en cas d’accident »
Forts de ces arguments le Collectif demande « la prolongation du délais de l’enquête publique jusqu’au 31 octobre 2018, ainsi que la mise en place de véritables réunions publiques d’information nécessaires à la compréhension des enjeux et à l’expression d’une décision éclairée. »
4 commentaires
Il est intéressant de remarquer que les Antilles ne sont pas consultées sur le sujet alors qu’elles sont potentiellement concernées par les impacts : les modèles de courantologie présentés par TOTAL prévoient par exemple la possibilité de déversement d’huile sur les plages de Sainte-Lucie en cas d’accident (p.60).
https://www.enquetes-publiques.com/Enquetes_WEB/FR/DOSSIER-F.awp?P1=EP18261&AWPIDEEA696BA=A0B322866C3BF9AC2F27B28AC655F1C7A5D9A44E
p.62 en fait…
tout à fait d’accord avec Remi973: en fait, toutes les populations concernées par une éventuelle pollution pétrolière due au forage Nasua-1 devraient être consultées (Suriname surtout, Guyana, …): à voir les cartes produites par TOTAL et son bureau d’études ….
courageux – et intelligent – Belize: en août 2017 le Premier Ministre Dean Barrow a annoncé une décision de son gouvernement de soumettre au Parlement – du Belize – un projet de loi de Moratoire Permanent sur les forages pétroliers offshore – laquelle loi est passée avec succès au Sénat et au Parlement à mi-décembre 2017. La CTG (R. Alexandre, H. Sirder, et consorts …) devrait faire pareil !