Ce mardi matin les membres de différents collectifs qui organisaient une marche pacifique sur la portion de la route de l’espace en direction du Centre Spatial Guyanais (CSG), ont essuyé «une trentaine de jets de gaz lacrymogènes» par les forces de l’ordre protégeant l’accès au CSG, à Kourou. Des images chocs de cette confrontation ont été retransmises en direct via le Facebook live de Radio Peyi.
Cette «marche pacifique» était organisée par plusieurs collectifs – Les 500 frères, les Iguanes, les Toukans – et les salariés grévistes d’Endel et de EDF Guyane, pour « demander une audience par la direction du Centre Spatial Guyanais » a précisé Davy Rimane le secrétaire général de l’UTG-CGT de l’Eclairage. « Nous avons été repoussés sans sommation par plusieurs jets de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre » a t-il déclaré. Aucun blessé n’est à déplorer.
Depuis hier un piquet de grève tenu par les salariés grévistes de EDF ainsi que le collectif Les Toukans, érigé au rond point de la Carapa, bloque l’accès au Centre Spatial Guyanais.
Prévu ce mardi après-midi à 16h30, le lancement de la fusée Ariane qui doit placer en orbite deux satellites, l’un pour l’opérateur brésilien Telebras, et l’autre pour l’opérateur sud-coréen ktsat, a été reporté en raison «des mouvement sociaux qui se poursuivent en Guyane» car «les réalisations de transfert du lanceur pour le vol VA236 n’ont pas pu être engagées aujourd’hui» a indiqué ce mardi par voie de presse Arianespace. Une nouvelle date de lancement est fixée au «jeudi 23 mars», «si l’évolution de la situation le permet.»
Des délégations des différents collectifs qui exigent que «l’intérêt général du pays soit défendu» seront reçues à la mairie de Kourou à 14h30 par le préfet, le directeur du CSG, le président d’Arianespace, le directeur de l’Agence Régionale de Santé et le président de la Collectivité Territoriale de Guyane, mais cette réunion sera marquée par l’absence du directeur régional d’EDF.
Depuis le 16 mars plusieurs mobilisations ont lieu en Guyane et se manifestent notamment par des poids-lourds qui bloquent l’accès à des sites stratégiques: l’entrée de la CTG bloquée par le mouvement des socioprofessionnels, celle du Port de Commerce à Dégrad-des-Cannes bloquée par l’Union des transporteurs routiers de Guyane qui « dénoncent l’obtention insuffisante de marchés sur le chantier Ariane 6 », ainsi que l’entrée de la Direction de l’alimentation et de la forêt bloquée par des agriculteurs s’insurgeant contre le non paiement des subventions et des aides européennes.
3 commentaires
Quel dommage que nos forces de l’ordre, dont je respecte le travail, ne mette pas la même virulence à déloger les voyous des squats et autres quartiers chauds ! Contre une poignée de grévistes et quelques élus pacifiques, il est assez aisé de montrer les muscles. C’est d’autant plus déplorable que ces personnes luttent pour que la société guyanaise ne soit pas la troisième roue du carrosse républicain. Les intérêts économiques du CSG passent avant la sécurité de la population, telle est la leçon politique que nous devons tirer de cette démonstration de force. Les voyous de tout poil ont encore de beaux jours devant eux et doivent se sentir, eux, en sécurité dans leurs repaires.
Errata : lire « ne mettent » et « la cinquième roue du carosse ».
qui sont les voyous, les forces de l’ordre à visage découvert qui ont pour mission de défendre un lieu stratégique ou les cagoulés, si la cause est juste ,et elle l’est, un peu de courage!