Face à l’inquiétude des entrepreneurs relative à certaines mesures proposées par le gouvernement dans le cadre du Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFS) et du Projet de loi de Finances (PLF) 2019, comme la suppression de l’exonération des charges sociales à compter du 1er janvier 2019 se traduisant par « une augmentation du coût du travail de 7% en moyenne, pouvant culminer à 35% », la CCI Guyane et les organisations socioprofessionnelles organisent une réunion d’information ce jeudi 25 octobre à 17h à l’auditorium de l’Hôtel consulaire, en relation avec l’Ordre des Experts comptables qui animera cette réunion.
Les parlementaires se sont saisis de ce dossier sur la suppression de l’exonération des charges sociales. Ainsi trois amendements portés par le député de la Guyane Gabriel Serville et les députés de la Réunion Huguette Bello et David Lorion ont été déposés en vue « de revenir aux régimes d’exonérations de charges actuellement en vigueur ».
En réaction, la ministre des Outre-mer a annoncé mardi soir lors de son audition devant la Commission des lois que « sur la réforme des exonérations de charges sociales, des aménagements seront proposés cette semaine à l’Assemblée nationale (…). La Guyane fera l’objet également d’une adaptation spécifique, pour renforcer l’attractivité du territoire. »
Réunion d’information ce jeudi 25/10 à 17h à la Chambre de Commerce et d’Industrie à Cayenne.
5 commentaires
Une réunion d’information bien menée
En synthèse des accords de guyane ignorés qui stipulaient pourtant l’exonération des charges sociales en totalité sur l’ensemble des activités des entreprises à partir de début 2019.
Au lieu de cela les entreprises devront payer pour des salaires à partir de 1,3 smic c’est à dire environ 1600 euros brut des surcharges de charges sociales de 6000 euros annuels et pour un salaire de 2000 euros des surcharges de 9000 euros annuels.
Une Guyane donc roulée dans la farine, une Guyane condamnée aux bas salaires quel que soit le niveau de qualification des employés, une Guyane ou émergera encore plus de travail au noir et non déclarée , une Guyane sans espoir pour les entrepreneurs, mais aussi pour les salariés.
Finalement une Guyane qui marche à reculons, n’ayant même pas obtenu le maintien des dispositifs actuels et qui s’enfoncera encore plus au lieu décoller comme nous le souhaitions tous. C’est foutu…
Bienvenu au club, Jmc.
Comme je le dis parfois, Ayiti ou changement de statut.
Une p’tite remarque : ne confondez pas le ras-le-bol avec le souhait d’un décollage de la Guyane.
Et oui, GZ a raison. Ça se serait vu si les guyanais qui sortent dans la rue pour gueuler contre la violence avaient vraiment envie de voir la Guyane décoller… Ils arrêteraient de ne penser qu’à leurs privilèges (#fonctionnariatpourtous), et se mettraient davantage à créer, à entreprendre, et à faire les choses si possible en étant dans les clous !
Je veux bien croire que l’Etat ne fait pas grand chose pour nous faciliter la tache ici… mais toujours tout lui mettre sur le dos, c’est quand même un peu fort de café, surtout quand on connait le nombre impressionnant de chefs d’entreprises « péyi » qui détournent les aides fiscales, qui font la course à liquidation judiciaire dans les 3 ans qui suivent la création de leur boîte, et qui se font épingler pour emploi dissimulé ou manquements aux règles d’hygiène, de sécurité au travail et tutti quanti…
Alors oui. Défendons l’attractivité de la Guyane. Car ce ne sont pas celles et ceux qui gueulent le plus fort qu’ils sont « de souche » et que « l’Etat les spolie » qui risquent de faire décoller ce petit bout de terrre.
Sorry Kouk, je ne mérite peut-être pas votre approbation.
Le souhait d’un décollage de la Guyane voulait dire la Connaissance et l’Acceptation des conditions d’un décollage, les C et A des changements qui y sont nécessaires. Le « décollage de la Guyane » n’étant qu’un élément creux, de langage. Je voulais exprimer que le ras-le-bol est une chose, aller plus loin et dans la bonne direction en est une autre.
Vos exemples ne sont pas bons. En Guyane on ne peut pas et on ne doit pas « rester dans les clous ». Inutile d’en faire reproche aux habitants, toutes colorations confondues. Vous ne pouvez et ne devez pas respecter les règles là où personne ne les respecte, « l’Etat » le premier. (On vient de le remarquer encore une fois, à propos du forage cette-fois-ci, comme si ça nous avait manqué…)
Si vous respectez les règles en Guyane, vous êtes cuit. L’Etat est le premier à vous tomber dessus, par la simple raison qu’il ne remplit jamais sa part de responsabilité et ensuite charge ceux qu’il peut pour cacher sa misère. C’est imposé et c’est la raison de l’état du pays. La Guyane est une comédie qui tourne à la tragédie, n’utilisez pas le mot « attarctivité » ici.
Mon approbation (ou non) n’a aucun intérêt. Je ne suis personne, et vous non plus, d’ailleurs. Mais amusons-nous à commenter un peu l’actualité, en espérant que le débat puisse faire émerger des débuts de solution.
Ceci étant dit, j’entends vos arguments. J’aimerai parler de l’idéal « national » guyanais, et de cette Connaissance et Acceptation pour qu’un véritable « péyi Guyane » se fasse, aux dépends d’un Etat français qui (je vous le concède volontiers) continue à user des ficelles colonialistes pour…
Pour ? Bénéficier d’une implantation géographique intéressante afin d’envoyer des fusées, pour cantonner des militaires, pour interagir avec un espace sud-américain où l’Europe n’a plus le pied, pour profiter des quantités astronomiques d’oxygène expirées par la forêt amazonienne (guyanaise) afin d’avoir un joli bilan carbone totalement faussé devant l’ONU… Les raisons sont nombreuses. Récupérer l’or de Guyane ? Donner plus de droits aux clandestins ? Supprimer les derniers descendants des civilisations pré-colombiennes ? Polluer le sol et les gens ? Il me semble que ces raisons, souvent avancées par les anti-tout et les anti-Etat, sont peut-être les moins intéressantes pour la France (et les chiffres, inconnus, bien souvent exagérées à des fins propagandistes, d’un côté comme de l’autre).
Quoiqu’il en soit, pour profiter des avantages que lui apporte la Guyane, l’Etat français est bien obligé de faire vivre les gens qui vivent « là bas » dans des conditions pas trop catastrophiques pour que tout cela tienne à peu près la route. Et confronté à tantôt des indépendantistes créoles fonctionnaires qui ne représentent qu’eux-mêmes, tantôt à des zigotos en cagoule qui veulent faire la loi tout seuls, forcément, l’Etat n’a pas l’impression qu’il doit être particulièrement « gentil » ou « à l’écoute » avec des gens lui coûtant cher et qui, comme l’illustrent les us et coutumes, les rapports de la Cour des Comptes, les témoignages des gens travaillant dans les administrations, ou ce calendrier des mouvements sociaux (paralysant le territoire, contrairement à la métropole où le calendrier est le même, carnaval mis à part) qui n’a pas changé depuis 1946…
Comment l’Etat pourrait penser qu’en « lâchant les rênes », ce territoire très utile à la France puisse devenir « meilleur » qu’il ne réussit à l’être malgré tous les défauts précités et la relation ambiguë qu’a le pouvoir parisien avec Cayenne ? On parle d’un pays de 67 millions de personnes (et d’une Europe à 510 millions) qui a des intérêts bien supérieurs à ceux des seuls guyanais pro-péyi qui veulent pouvoir chasser le toucan en toute quiétude et faire leurs petites magouilles sans qu’on ne les en empêche (oui, je caricature l’indépendantiste de base rencontré dans les manifestations, les têtes pensantes du MDES sont heureusement un peu plus fines dans leurs analyses). « Sauf que si tu veux avoir ta qualité de vie, tu dois être en France mon ami, et vu que tu es en France, et bien tu respectes ses lois. Ou alors tu fondes ton propre pays. » Il n’en aura pas fallu davantage pour qu’on se mette à rêver d’un Péyi Guyane.
C’est là que réside tout le problème je pense. La tendance à l’égocentrisme touche tout le monde, et on se met à vouloir tout pour soi, comme tous les autres. Mais imaginer une nation de 300.000 gugusses, c’est bien joli, mais ça ne fera pas le poids contre les voisins (oh comme le cas du Brésil va devenir intéressant dès ce soir…), ni contre le marché globalisé auquel – vous ne pourrez pas me dire le contraire – les guyanais souhaitent prendre toute leur part, pensant qu’ils auront les bénéfices sans les inconvénients.
Qu’ils aillent demander aux surinamais s’ils se sentent souverains sur leur territoire… ils risquent de déchanter. La Chine, les USA, et le Brésil (du moins ses ressortissants en forêt) se chargent de « piller » les sous-sols à une vitesse qui ferait saliver Rodolphe Alexandre, puisque les taxes (indexées sur le cours de matières première, décidées par les plus grandes puissances du monde) retombent dans les mains du Suriname. Quand les cours sont hauts et qu’on ne cherche pas à trop l’ouvrir (comme les Chavez ou autres Kadhafi), ça va… mais…
Je veux donc bien entendre vos C & A pour le changement statutaire, mais je n’arrive pas à m’ôter de la tête que tant que le changement de mentalité ne se fera pas ici, il n’y a aucune raison qu’il se fasse à Paris, et qu’il y ait un changement notable dans notre vie de tous les jours en Guyane. Changer de mentalité, selon moi, ce n’est pas enfiler une cagoule et gueuler toujours plus fort en bandant les muscles. Et encore moins s’imaginer « Etat-Nation » quand l’indépendance sera acquise. C’est d’une telle naïveté (et vanité) !
Pour finir, et pour qu’ensuite on puisse vraiment parler de changement de statut, voire d’indépendance, j’en reviens à l’importance de « l’attractivité ». Car le souci de la Guyane, c’est bien que les cerveaux fuient (devant la gabegie et la mentalité locale), et que l’attractivité médiocre (et onéreuse) nous ramène d’autres « cerveaux » qui ne font pas vraiment avancer le schmilblick, ou qui se mettent en Total(e) opposition avec les velléités de développement économiques des locaux. Ce qui n’aide pas vraiment le pro-péyi à apprécier ses concitoyens venus d’outre-atlantique… (faisant au passage le jeu de l’Etat, mais je divague).
C’est un constat, un avis froid et dénué d’idéologie. Je me fous de la grandeur de la France, et je me fous du sentiment d’appartenance à une nation. J’aime la Guyane, et j’aimerai que l’on y vive mieux, que tout y soit plus cohérent et moins tourné vers soi-même. Je me dis simplement qu’il y a des opportunités meilleures que d’autres, et que pour se donner les moyens d’y avoir accès, il faut se placer soi-même à la hauteur de ses espérances. Je sais qu’il y a des gens en Guyane qui pensent comme ça, qui agissent comme ça, y compris dans le Public. Mais « on » leur met des bâtons dans les roues parce qu’ « on » ne veut pas changer de mentalité.
Ok. Et bien ne changez pas. Mais ne vous attendez pas à ce que le monde change pour vous.