Au lendemain de l’inauguration officielle par les autorités brésiliennes et françaises du pont sur l’Oyapock, Guyaweb ouvre ses colonnes à un acteur de terrain.
Voici vingt-et-un ans qu’auprès d’autorités de passage en Guyane fut évoquée l’importance économique qu’il y avait à désenclaver le département – aujourd’hui on entend plus souvent : « territoire ». C’est ainsi que le Pont international de l’Oyapock sera ouvert à partir d’aujourd’hui et pour commencer, chaque jour de 08h à 12h et de 14h à 18h… Combien de millions de m3 d’eau auront-ils coulé entre ses colonnes depuis son achèvement…? Qu’importe, soyons positifs !
Alors qu’en l’état, quelques superstructures administratives restent à achever, en même temps que s’avèrent utiles certaines garanties de bonne conduite sur les deux rives, l’accès au pont sera pour l’instant limité aux particuliers : soit aux piétons, cyclistes et cyclomotoristes, motards et automobilistes, y compris camping-car, pourvu qu’ils soient pilotés et/ou transportent rien d’autres que des voyageurs, des visiteurs et/ou des touristes et leurs effets personnels, bien entendu.
Ces travaux achevées et ces observations vérifiées devront alors d’ici à la fin de cette année permettre d’accueillir le transit des marchandises comme des passagers payants (en bus et taxis), lesquels en attendant devront prendre leurs maux en patience pour parcourir à pied le tablier de 318 mètres..
Cependant qu’entre le Brésil et la France (voire l’UE ?) devront se finaliser d’essentiels accords en termes de transports internationaux routiers mais aussi entre les compagnies d’assurance des deux entités afin de couvrir les véhicules dans les deux sens, ce qui empêche encore l’entrée en Guyane de la plupart des véhicules brésiliens mais pas celle des véhicules français au Brésil, puisque l’assurance y demeure facultative !
Voici pour les principaux obstacles qui s’opposent à une meilleure ouverture de cet ouvrage, bien qu’ils aient été parmi d’autres très largement évoqués dans les vingt pages (en deux langues) du procès verbal qui sanctionnait la 1ère Rencontre Transfrontalière, signé en juin 1998 avec João Capiberibe, alors gouverneur de l’État de l’Amapá, co-organisateur de cet évènement auprès de l’antenne guyanaise du MEDEF.
Reste à l’ombre de ce magnifique tableau, ce qui depuis trop longtemps afflige et oblige les ressortissants brésiliens à se nantir d’un visa pour entrer en Guyane, ce que les rouages de l’administration ne facilitent vraiment pas, d’autant plus que la plupart des pays y compris l’Hexagone ne leur en demandent pas… Tout comme d’ailleurs, il n’en est pas demandé aux ressortissants français à l’entrée d’Oiapoque !
Une obligation, on le comprend dès lors, jugée profondément injuste par les citoyens brésiliens qui seront plus nombreux à vouloir venir découvrir la Guyane et qui, en consommateur avertis, feraient volontiers fonctionner nos petites et grandes surfaces commerciales… Tandis que devant la fréquence de désordres publics provoqués par des étrangers clandestins, la population comme les autorités de Guyane ne sont pourtant pas prêtes à baisser la garde !
Une tache qu’il serait très dommageable de voir s’élargir à la vitesse de l’information de cette inauguration alors qu’une seule disposition, qui se pratique dans nombre de pays, consisterait en les réceptionnant à interroger et auditionner les candidats à l’entrée qui, après avoir démontré leurs bonnes intentions et leurs capacités d’auto-suffisance financière, se laisseraient prendre en photo de face et de profil avant d’imprimer l’empreinte digitale de tous leurs doigts au bas du questionnaire qu’ils signeraient… CQFD !
Comment – et c’est surtout vrai au nom de nos enfants – préserverions-nous un système obsolète de vigilance aux frontières ?
Et pourquoi, désormais voisins de trente-cinq nationalités américaines, étasuniens y compris, pourrions-nous continuer à répandre l’image d’une Guyane qui leur demeurerait interdite !?
Xavier Lo Pinto
Fondateur et ex-président de la Commission transfrontalière du MEDEF en Guyane
5 commentaires
La première ville qui a une situation économique convenable, se trouve à 800 km de ce pont. Ce pont est destiné à nos pigeons d’élus qui étaient heureux lors de cette inauguration (KARAM-SERVILLE-PATIENT-RA). N’oubliez pas qu’il y a eu un accord entre le pdt du Brésil et le petit nain SARKOSY, que la france construisait le pont en contrepartie, le Brésil achète les avions rafales. Au final, le Brésil a acheté les avions rafales des Suédois.
maintenant que ce fichu pont a été enfin inauguré, j’espère que les langues se délieront …; Qui a payé quoi avant et pendant la construction du pont ? Est-ce que des entreprises francaises – oups! guyanaises – ont travaillé en BTP (route d acces, pont, infrastructures, …). Y a t il eu des appels d’offre mettant en concurrence des entreprises brésiliennes – oups! amapiennes – et de notre peyi ? Je pense qu il y a du bon boulot pour du journalisme d’investigation par ici ….
Une Guyane qui leur demeurerait interdite ? Ils n’ont pas besoin de papiers pour venir. Quel pays digne de ce nom accepterait de se faire piller son sous-sol depuis des décennies ? Ne parlons pas de nos autres chers voisins. On comprend aisément pourquoi le MEDEF est pour la libre circulation des biens et des personnes. Il ne devrait pas y avoir de problèmes avec nos voisins. Que ceux qui veulent travailler ou faire du tourisme circulent librement, mais qu’ils récupèrent leurs bandits dans nos prisons et leurs pilleurs dans nos forêts. Ils ne sont pas les bienvenus et nous coutent très cher en frais de garde et de soins. Par la même occasion, qu’ils nous rendent également tout l’or volé depuis des années. S’il a profité à un pays, ce n’est certainement à la Guyane. Peut-être à certains guyanais qui en redemandent…
Bonjour
Le pont de la discorde, c’est le seul pont qui ne rapprochera pas les hommes.
Un pont qui ne sert à rien sauf aux élus qui l’ont enfanté dans la douleur et sans péridurale.
Bref, de l’argent jeté on se sait où
Sur la photo côté droit Brésil, on voit bien un léger problème le haut du pilier aval a envie de venir côté France (plus d’un mètre probablement plus) par rapport à celui amont