Cette décision a été annoncée ce lundi par le président colombien Iván Duque.
L’UNASUR est « la plus grande complice de la dictature du Venezuela » a déclaré le président conservateur colombien dans un discours télévisé, reprochant à l’organisme de coopération régionale de ne pas avoir dénoncé le « traitement brutal » qu’inflige le régime vénézuélien à ses citoyens et précisant que le retrait de la Colombie sera effectif dans six mois.
A l’instar de cinq autres pays de la région dirigés par des gouvernements de droite – Argentine, Brésil, Chili, Pérou, Paraguay – , la Colombie avait déjà suspendu sa participation à l’UNASUR (Union des Nations Sud-américaines) il y a quatre mois en demandant que son « fonctionnement adéquat » soit à nouveau garanti (Guyaweb du 21/04/2018).
L’UNASUR a été créée en 2008 à l’initiative de l’ancien président vénézuélien Hugo Chávez dans le but de « construire une identité et une citoyenneté sud-américaines et de développer un espace régional intégré » entre les douze Etats souverains d’Amérique du Sud – Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Guyana, Pérou, Paraguay, Suriname, Uruguay, Venezuela.
Portée à ses débuts par les gouvernements de gauche alors majoritaires dans la région, l’UNASUR était aussi conçue comme un moyen de contrer l’influence des Etats-Unis et comme une alternative à l’Organisation des Etats Américains considérée comme trop proche de Washington.
Mais le retour de la droite au pouvoir dans la plupart des pays d’Amérique du Sud ces dernières années et le réchauffement de leurs relations avec les Etats-Unis ont miné la cohésion de l’UNASUR, le retrait annoncé de la Colombie étant une nouvelle illustration de l’affaiblissement de cet organisme.
Ce retrait souligne également l’ampleur des clivages politiques et idéologiques qui traversent une région déstabilisée par la crise vénézuélienne et par l’exode massif des ressortissants de ce pays qui en est la conséquence.
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