Le 21 avril 2017 l’Accord de Guyane était signé entre les élus de Guyane, le collectif Pou Lagwyiann Dékolé et l’Etat, mettant un terme à cinq semaines de crise sociale sur fond de revendication de rattrapage des retards structurels en matière sanitaire, éducationnelle, sociale, routière.
Dans cet Accord l’Etat s’engageait sur un plan d’urgence de 1,086 milliard d’euros, une demande de mesures supplémentaires (plan additionnel d’investissement et de fonctionnement) présentée par les élus et le Collectif et chiffrée à la somme de 2,1 milliards d’euros, et la possibilité pour le Congrès des élus de Guyane de saisir le gouvernement d’un projet d’évolution statutaire. Selon la ministre des Outre-mer Annick Girardin, « 80% des mesures d’urgence sont réalisées » un an plus tard.
Insécurité, lutte contre l’insécurité et l’orpaillage illégal, amélioration des services de santé, immigration incontrôlée, économie moribonde, accès au foncier ou au logement…les revendications portées par le collectif Pou Lagwyiann dékolé (Pour que la Guyane décolle) étaient multiples.
Grèves en série, barrages bloquant les axes routiers, pénuries d’essence et de denrées alimentaires, établissements scolaires et commerces fermés…la Guyane était totalement paralysée par un mouvement social d’ampleur.
Jamais la Guyane n’a fait autant parler d’elle que durant ces cinq semaines de situation sociale inédite. Bon nombre de médias nationaux – France Info, Les Echos, Libération, l’Express, Le Monde, Médiapart, l’AFP pour ne citer qu’eux – ont témoigné de l’état du pays.
A propos de la signature l’Accord de Guyane obtenue « de haute lutte » le 21 avril 2017, Davy Rimane signataire pour le Collectif Pour Lagwyiann dékolé retenait « avant toute chose cette unité guyanaise qui est née de ce rassemblement de personnes de différents bords qui ont travaillé ensemble », y compris « les élus même si au début ce n’était pas facile ».
Pour le préfet de l’époque Martin Jaeger, signataire de l’Accord au nom de l’Etat, il s’agissait d’un « acte fondamental de confiance entre l’Etat, les élus et le collectif », ajoutant que « cet accord ouvre des perspectives de développement et des ambitions pour la Guyane, les Guyanais et Guyanaises ».
“L’important c’est qu’on avance” (Annick Girardin)
Un an après la signature de l’Accord de Guyane, un bilan a été dressé cette semaine au Ministère de l’Outre-mer. Ce sont “300 mesures si on additionne le plan d’urgence Guyane, les mesures sectorielles mais aussi les engagements du président de la République sur place” a souligné la ministre des Outre-mer Annick Girardin lors d’une conférence de presse tenue le 19 avril.
“Sur le plan d’urgence Guyane nous étions à 60% en juillet et on est à 80% aujourd’hui” a précisé Annick Girardin. En matière de sécurité, “Harpie 2 est un engagement du président de la République” qui est “opérationnel” : 140 militaires de plus arrivés fin avril, restitution à la Guyane de 100% de l’or saisi à ce jour. D’autres exemples ont été cités comme pour la filière bois qui engrange “3,5 millions d’aides » ou encore « l’implication du CNES dans la vie de la Guyane avec un engagement de 40 millions pour le haut débit ».
Le site internet Transparence Guyane a également été mis en place pour permettre à chacun de suivre l’avancement des trente mesures du plan d’urgence pour la Guyane et des autres engagements pris par l’Etat. «Il permet de suivre, en toute transparence, l’avancement des engagements pris par l’État dans le cadre des accords de Guyane» a indiqué Annick Girardin, qui sera de retour en Guyane dans un mois afin d’aller « au contact de la population, avec les élus, pour faire un point ».
(Photo de Une) : Vendredi 21 avril 2017, l’Accord de Guyane est signé et les 500 Frères contre la délinquance sont au balcon de la préfecture de Guyane
21 avril 2018 : un an plus tard où en sommes-nous avec les Accords de Guyane ?
L’association Les Grands Frères, née d’une scission avec l’association Les 500 frères, organise pour la population, ce samedi 21 Avril 2018, date anniversaire de la signature des Accords De Guyane, une conférence publique à la CCIG à partir de 15h. “Les 4 parlementaires seront présents et nous feront un compte-rendu de cette réunion très importante.Il sera possible de poser des questions aux parlementaires directement sur place ou sur le Facebook Live de l’association” ont-ils annoncé sur leur page Facebook.
Les 30 mesures pour la Guyane : 4 mesures en faveur de la CTG, 8 mesures dans le domaine de la sécurité, 3 dans la justice, 4 en faveur de l’éducation, 3 dans le champ des infrastructures de transport, 2 dans le domaine du foncier et 3 en faveur du développement économique. (Guyaweb du 12 juillet)L’Accord de Guyane, la presse en parle un an après: dans les colonnes du France-Guyane du jour: « Accord de Guyane : un an après, où en est-on ? ». Dans Le Monde : « Guyane : 80 % des mesures d’urgence ont été mises en œuvre » et « Un an après les accords, les Guyanais contraints de gérer l’urgence » (Abonné). Le média Guyane 1ère consacre un dossier à l’insécurité: « frères de coeur et de failles »
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